Dans les promesses électorales du Rassemblement national (RN), deux points étaient particulièrement controversés parmi les milieux économiques : la sortie de l’euro et le retour à l’âge de la retraite à 60 ans. Récemment, les déclarations de Jordan Bardella, président du RN, sur RTL et France 2, ont attiré l’attention. Le mardi 11 juin, il a exclu l’idée de revenir sur la réforme des retraites décrétée en avril 2023, qui repousse l’âge de départ à 64 ans, du moins pour le moment. Ces mots ont capté l’attention des entrepreneurs. Bardella a toutefois laissé une issue ouverte lorsqu’il a répondu à une question concernant la révision potentielle de cette réforme, une réforme que le RN avait précédemment contestée à l’Assemblée nationale. En mettant en lumière la situation financière précaire et le défi de la « dette d’Etat », il a déclaré qu’il devrait opérer des choix, tout en insistant sur son pragmatisme économique.
Bien que le RN maintienne qu’il ne renoncera pas à son engagement de baisser l’âge de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, il ne fera pas de cette proposition une priorité. Renaud Labaye, proche collaborateur de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale, a révélé au Monde que cet engagement ne figurera pas parmi ceux mis en avant lors des prochaines élections législatives. On ignore encore si cette promesse tiendra une place dans le manifeste du parti, lequel sera focalisé sur les « urgences » identifiées par le RN : l’immigration, l’insécurité et le pouvoir d’achat.
Mardi dernier, Jordan Bardella a fait part de sa volonté sur France 2, d’évaluer à nouveau « la désastreuse réforme économique de Macron », qui, selon lui, « n’entraîne aucune économie », mais seulement « dans une phase ultérieure ». Parmi les priorités économiques qu’il a mises en avant, on trouve le pouvoir d’achat – notamment en ce qui concerne les coûts de l’énergie et la sortie du marché de l’électricité au sein de l’UE – la débureaucratisation pour les entreprises et la réduction de la pression fiscale sur les ménages.
« M. Macron et ses libéraux ont des alliés stratégiques ».
Selon la commentatrice de La France insoumise (LFI), Manon Aubry, « Jordan Bardella souhaite maintenir la réforme des pensions des macronistes, malgré l’opposition de sept Français sur dix ». Elle a critiqué Bardella en le qualifiant de « remplacement d’Emmanuel Macron pour les grands patrons, encore plus impitoyable ». La même sentiment a été exprimé par le Parti socialiste (PS) : « L’extrême droite de M. Bardella, en coalition avec les LR [Les Républicains] de M. Ciotti, sont les alliés stratégiques des libéraux de M. Macron », a déclaré Boris Vallaud, le porte-parole du groupe parlementaire PS à l’Assemblée Nationale. « Seul un vote de gauche mettra fin à la réforme brutale des retraites », a-t-il ajouté. L’article complet est disponible pour les abonnés et reste à 52,68% inachevé.
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