Tandis que certains optent pour la protestation sur la place publique, d’autres préfèrent observer de loin, bien qu’ils ne soient pas insensibles à la situation actuelle. Face à la montée du pouvoir de l’extrême droite dans le contexte des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet, une réaction éparpillée se fait sentir parmi les syndicats. Le soir du lundi 10 juin, un groupe composé par la CFDT, la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNSA, s’est exprimé à travers un communiqué, incitant la population à se manifester, sans préciser de date ou de lieu, lors du week-end du 15-16 juin. Par contre, la CFE-CGC, la CFTC et Force ouvrière (FO) ont choisi de ne pas rejoindre ce mouvement, le trouvant trop politisé à leur guise.
La déclaration conjointe diffusée lundi soir résulte d’une réunion entre les responsables des huit principaux organisations de salariés qui s’est tenue au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Cette réunion, prévue depuis plus de deux mois, a connu un changement d’agenda suite à la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et d’appeler les électeurs aux urnes. Les responsables ont consacré une grande part de leur discussion à l’idée d’une réponse collective contre le Rassemblement national (RN), qui semble bien se positionner pour les élections à venir, après sa victoire aux élections européennes du dimanche 9 juin.
Sans étonnement, les discussions entre les chefs syndicaux ont réaffirmé l’absence d’un consensus sur la question. Les cinq organisations invitant à une manifestation ce week-end ont déjà uni leurs forces pour des actions opposées aux idées d’extrême droite. Il est donc cohérent de les voir collaborer sur un document qui plaide pour un « réveil démocratique et social » tout en alertant sur la menace que représente le parti de Marine Le Pen.
« Nous ne sommes pas engagés politiquement »
L’affirmation qu’elles ont signée n’inclut aucune directive de vote. Elle liste une série de revendications répondant aux « besoins » des employés ainsi qu’à « l’urgence sociale et climatique » : « augmenter les salaires », « revenir sur la réforme des pensions », « imposer des superprofits, des dividendes et des rachats d’actions », « établir enfin l’égalité des salaires entre sexes »… Le « groupe des cinq » demande aussi que le gouvernement abandonne la réforme de l’assurance-chômage qui durcit les conditions d’indemnisation via un décret sur le point d’être publié au Journal officiel. Selon les auteurs de ce communiqué conjoint, il est indispensable de proposer des « alternatives progressistes », dans le cas contraire, « l’extrême droite accédera au pouvoir ».
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