La victoire historique de l’extrême droite lors des élections européennes a provoqué un « choc », tandis que l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron a été qualifiée de « manœuvre audacieuse », selon la presse française le lundi 10 juin. Dans un article pour Sud Ouest, Jean-Pierre Dorian a décrit ce double impact : la surprise suite à la montée du Rassemblement national, suivi par l’annonce du président qui a introduit un autre tremblement politique avec la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette démarche a été saluée comme « un gamble radical » par les journaux Midi Libre et Libération. Olivier Biscaye, écrivant pour Midi Libre, a averti que cette approche risquée pourrait s’avérer désastreuse si le Rassemblement national arrivait à prendre le pouvoir, avec Jordan Bardella comme possible premier ministre. La Voix du Nord et Ouest France ont également souligné les dangers de cette décision, avec la menace d’un déluge de soutien pour le RN le 30 juin et le 7 juillet. Alexis Brézet, dans Le Figaro, a déclaré que le président pourrait ainsi stimuler l’opposition contre lui, tout en ayant le risque de passer le pouvoir au parti qu’il avait juré de freiner.
« La mesure prise hier par lui est sérieuse et intense. Cela requiert une clarification urgente. Chaque Français se voit demander de prendre la décision la plus judicieuse », suggère Séverin Husson dans son article pour La Croix, tout en affirmant qu’Emmanuel Macron « exhorte tout le monde à se réveiller face à la menace nationaliste qui plane sur le pays. »
« Personne ne peut désormais fuir ses obligations »
Stéphane Vernay d’Ouest France, note que « bien que les populistes et eurosceptiques gagnent du terrain au niveau de l’Union européenne, la France reste le seul pays où l’écart avec un parti gouvernemental traditionnel est autant marqué ». « La France se profilant désormais comme un territoire leader de ce ressurgissement nationaliste, populiste et xénophobe qui se manifeste sur tout le continent », selon Paul Quinio de Libération.
Le « pari de Macron », qui réassume ainsi le titre de « maître du temps », consiste à initier « un moment de vérité. Il est prêt à sacrifier son camp, ses idéaux et peut-être même son destin », écrit Stéphane Vergeade pour La Montagne.
Sébastien Georges du Républicain lorrain se demande s’il s’agit « d’un pari astucieux, d’une manoeuvre politique, d’une recomposition du paysage avec de nouvelles alliances ou des coalitions opportunistes, d’un pseudo statu quo, d’un choc sismique ou d’une politique de la terre brûlée ». Toutefois, selon lui, dans tous les cas, « c’est l’incertitude qui domine actuellement la France ».
Chaque Français se retrouve donc dès lundi matin « devant son obligation », car « nul ne peut plus échapper à ses responsabilités. C’est le cas de Emmanuel Macron qui plonge la France dans une incertitude sans précédent », relève Olivier Biscaye dans Midi libre. ».
Paul Quinio a l’opinion que le « défi [d’Emmanuel] Macron » pourrait être de « démontrer, avant 2027 et les futures élections présidentielles, l’incapacité du Rassemblement national à répondre aux problèmes des Français », mettant ainsi « sur le fil du rasoir son futur, et celui de la France ».
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