Philippe Dunoyer, député Renaissance et membre du parti local de la droite non indépendantiste modérée, Calédonie ensemble, a exprimé son inquiétude lundi 10 juin à Nouméa, en disant que c’est le moment le plus inopportun pour une campagne électorale.
Dans le même esprit, Nicolas Metzdorf, député de la majorité présidentielle et rival politique de Dunoyer en Nouvelle-Calédonie, a critiqué la décision du président Macron de convoquer les élections législatives les 30 juin et 7 juillet. Metzdorf a déploré le fait que Macron ait négligé les tensions en Nouvelle-Calédonie et ait regardé les élections seulement à travers une perspective nationale. Il a exprimé cela à la chaîne Nouvelle-Calédonie La 1re.
De plus, Jean-Pierre Djaïwé, chef du Parti de libération kanak (Palika, composante modérée du Front de libération nationale kanak et socialiste), a fait remarquer dans une interview avec Les Nouvelles Calédoniennes que la tactique politique d’Emmanuel Macron consistant à agir en urgence pourrait se révéler être un échec.
Il est important de noter que le couvre-feu est toujours actif.
En tenant compte d’un taux d’abstention de 86,87% lors des dernières élections européennes et de la crise insurrectionnelle en cours depuis cinq semaines en Nouvelle-Calédonie, le sentiment d’inquiétude est prédominant. M. Dunoyer soulève le point que les Calédoniens n’ont pas encore retrouvé un sentiment de sécurité et de liberté et que la période de dissolution les oblige à se concentrer sur des sujets qui ne sont pas leur priorité. Malgré leur confinement aux zones spécifiques, les actes de violence persistent et le couvre-feu imposé de 6h à 18h jusqu’au 17 juin entrave la tenue des réunions publiques. De nombreux représentants élus, qu’ils soient indépendantistes ou loyalistes, sont discrédités et risquent des menaces physiques, les rendant réticents à se rendre sur le terrain.
Avec une activité locale en chute libre de 80%, « la probabilité est élevée que les mesures très attendues pour soutenir l’économie et le système de protection sociale calédonien soient repoussées avec un gouvernement à Paris réduit aux activités courantes », annonce le député Dunoyer. Les mesures de soutien aux entreprises annoncées récemment par Bruno Le Maire ont déjà été critiquées en étant qualifiées de « fausse promesse » par la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie. Un salarié sur quatre est à risque de perdre son emploi sur le territoire et les exploitations de nickel sont à l’arrêt. Dans l’immédiat, le chef du gouvernement local, Louis Mapou, a demandé l’aide financière de plusieurs pays alliés du Pacifique, de l’Australie au Japon, pour soutenir l’archipel.
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