Était-ce un présage ? Le dimanche 9 juin, à 18h38, l’alarme incendie a retentit au siège du parti politique Les Républicains (LR), bien que leur nouvelle demeure ne fussent pas en proie aux flammes. Vers 21h, une alerte a pris par surprise environ cinquante jeunes militants, rassemblés dans une salle de presse étroite. Emmanuel Macron, en direct depuis l’Elysée, a déclaré la dissolution de l’Assemblée nationale. Un peu plus loin, au siège de LR situé Place du Palais-Bourbon, un murmure perturbait la sérénité d’une soirée électorale, accompagné du tintement occasionnel de verres.
Prenant un moment de répit, la droite toastait prudemment pour sa survie. Avec une performance de 7,2% aux élections européennes pour la liste portée par François-Xavier Bellamy, on croyait avoir sauvé au moins l’important : les apparences, et surtout un groupe au Parlement européen avec un score supérieur à 5%. Un peu plus tôt, le candidat confirmait la bonne nouvelle au téléphone à Manfred Weber, le président du groupe PPE (Parti Populaire Européen), qui était préoccupé par le sort de son allié français.
En tant qu’agrégé de philosophie accompli, François-Xavier Bellamy aborde un paradoxe par la rhétorique. Malgré un score inférieur à celui de sa campagne de 2019 (8,48%, alors considéré comme une catastrophe pour LR), le candidat interprète « ces élections européennes comme le commencement d’un long parcours pour remettre la droite sur pied ». Quand on s’attend au pire, on se contente de l’acceptable. « On ne pavoise pas, mais on nous avait prédit de terminer en dessous de 5% et d’être derrière Reconquête ! », synthétise Othman Nasrou, directeur de la campagne de LR.
« Nous ne prévoyons pas de nous allier ».
Dans le cadre d’une voie tracée par M. Bellamy, son parti politique pourrait être obligé de naviguer une route imprévue et complexe à travers les élections législatives prévues pour les 30 juin et 7 juillet. Suite à l’allégement de la soirée électorale pour un parti forcé à l’humilité par le score de 4,78% obtenu par Valérie Pécresse lors de l’élection présidentielle de 2022, l’angoisse a vite repris. Bien que quelques jeunes activistes soient impatients de mener la campagne pendant trois semaines, leur leader semble plus préoccupé.
Aux alentours de 21h30, Eric Ciotti retourne au siège de son parti après avoir fait le tour des émissions télévisées. Il proclame, lors d’une courte déclaration, qu’il est hors de question de former une alliance ou une coalition avec un gouvernement qui a plongé la France dans cet état. Selon lui, le pays a exprimé un vote de contestation contre le président de la République. François-Xavier Bellamy, présent à ses côtés, rejette également toutes les offres d’alliance de la majorité, affirmant qu’ils n’ont bien sûr aucun désir de s’allier, de se dissoudre ou de se renier.
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