C’est à 21h20 le dimanche 9 juin que l’agitation soudaine a englouti le siège d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) situé près de la gare du Nord à Paris. Pol Lambert, 24 ans, était prêt à se diriger vers un bar avec d’autres membres pour noyer sa déception des élections européennes dans un verre de punch. Marie Toussaint, leader de leur parti, n’avait réussi à obtenir que 5,5 % des votes, contrairement à Yannick Jadot qui avait obtenu 13,48 % en 2019. Le nombre de leurs députés européens avait ainsi chuté de douze à cinq.
Cependant, un retournement de situation survient lorsqu’Emmanuel Macron, président de la République, annonce la dissolution de l’Assemblée nationale, tel que demandé par le Rassemblement national. Pol Lambert et ses compagnons changent immédiatement leurs plans. Finies les boissons. C’est le moment de se mobiliser. « Siamo tutti antifascisti! » sont leurs cris de ralliement dans les rues à l’unisson avec les battements de leurs mains, un ancien slogan antifasciste en italien qui signifie « nous sommes tous antifascistes ».
Dans le même élan, Marie Toussaint ordonne une mobilisation générale depuis l’intérieur du QG. Deux conflits sont à l’horizon. Le premier est à Bruxelles, où ils tentent de contrer une possible alliance entre les partis de droite et d’extrême droite au Parlement. Le second est en France, où les écologistes luttent pour empêcher une « vague brune » avançant Marine Le Pen ou Jordan Bardella vers Matignon. Selon l’eurodéputée, l’avènement au pouvoir de l’extrême droite serait « un désastre pour notre pays, notre continent, la solidarité, les droits humains, l’écologie ».
Afin d’échapper à une telle perspective, Marie Toussaint estime qu’il n’y a qu’un seul remède : l’union de tous les éléments de la gauche. Elle souligne fermement que l’unité est essentielle lors de ces élections, surpassant les conflits qui ont marqué la campagne pour les élections européennes. Yannick Jadot partage cette position. Il promet que, conjointement avec les autres factions de gauche, ils s’efforceront de contrer le plan ruineux d’Emmanuel Macron qui, après s’être autoproclamé comme défenseur contre l’extrême droite, guide aujourd’hui sa victoire au sein de l’Assemblée Nationale.
La tactique isolée des Verts s’avère être une mauvaise stratégie. Aminata Niakaté, représentante de Paris et porte-parole d’EELV, confirme que sur le plan logistique, ils étaient parfaitement préparés pour une possible dissolution et qu’ils sont prêts pour la campagne. Néanmoins, politiquement, la tâche semble ardue suite à la sévère déroute subie le dimanche. Marie Toussaint admet qu’il s’agissait d’une « déroute amère et cinglante », un sentiment partagé par le sénateur du Val-de-Marne, Akli Mellouli, qui la qualifie simplement de « raclée ».
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