François-Xavier Bellamy, chef de file de la liste Les Républicains (LR) pour les élections européennes, qualifie l’élection actuelle de « sprint final » après une longue phase de campagne. En 2019, le candidat prometteur n’avait pas su maintenir le rythme dans les derniers mètres avant l’arrivée et avait terminé avec un score de 8,48 %. Son unique objectif pour le scrutin du dimanche 9 juin, cinq ans plus tard, est d’empêcher que son score tombe en-dessous de 5 %, ce qui signifierait l’effacement de la droite française du Parlement européen.
Depuis le début de l’année, le député européen de 38 ans parcourt la France, effectue de nombreuses visites axées sur différentes thématiques et profite de chaque arrêt pour poser avec une figure locale et recueillir des éloges. Le 3 juin, à Caen, son ami Hervé Morin, président de la région Normandie et du parti allié des Centristes, lui a fait l’honneur d’être salué comme un homme qui nous éclaire intellectuellement.
Le même jour, Monsieur Bellamy est venu à la rescousse de Valérie Hayer, tête de liste du partie de Macron, en critiquant l’apparition surprise de Gabriel Attal pour la soutenir dans l’auditorium de Radio France. Il a exprimé son indignation, accusant le gouvernement de monopoliser l’espace médiatique.
Suite à son indignation du 23 mai vue par plus de 5 millions d’internautes, le Versaillais savoure un autre succès viral. Il avait alors critiqué l’organisation du débat entre le chef du gouvernement et Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement national (RN). Sa désapprobation de ce qu’il a appelé une « mise en scène artificielle » par les médias publics, qu’il voit comme le signe d’une crise démocratique notable, avait même été saluée par la gauche.
Le philosophe de profession fait face à un défi. D’une part, il déplore la politique qui se complait dans son propre spectacle. D’autre part, il va à l’encontre de sa caractéristique naturelle en faisant des coups d’éclat. Parfois, les nouvelles méthodes sont justifiées par la fin. Lors de son intervention devant Sciences Po, à Paris, le 7 mai, pour défier les étudiants pro-palestiniens et le député du Val-de-Marne, Louis Boyard, François-Xavier Bellamy a intensifié une campagne jugée initialement trop sérieuse. Il a obtenu 7% d’intentions de vote selon la cinquième vague de l’étude d’Ipsos en collaboration avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, publiée le 3 juin. Il a réalisé qu’il lui fallait d’abord se faire connaître pour être entendu, avant d’espérer persuader.
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