Mercredi, les législateurs en commission ont voté contre la refonte du système d’assurance chômage proposée par le gouvernement, appuyant une initiative symbolique du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT). Envoyé en commission quelques jours avant les élections européennes, le projet LIOT envisage notamment d’inscrire dans la loi une indemnisation du chômage de dix-huit mois. Il a été soutenu par les votes de la gauche et du Rassemblement national (RN), qui ont ainsi exprimé leur désaccord avec la nouvelle réforme initiée par le gouvernement.
A compter du 1er décembre, le gouvernement a l’intention de réduire la période d’indemnisation de dix-huit à quinze mois et de modifier les règles, en exigeant un travail de huit mois sur les vingt derniers mois, contre six mois dans les vingt-quatre derniers mois actuellement. Pour mettre en œuvre sa réforme, l’exécutif n’a pas besoin d’une loi, une situation fortement critiquée par les principaux syndicats : CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC.
En réponse à cela, le groupe LIOT a lancé une action symbolique pour démontrer que le Premier ministre, Gabriel Attal, n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale pour approuver le projet de loi. Martine Froger, députée du LIOT, s’est félicitée de ce « signal fort » que représente sa proposition de loi.
Dans le camp de gauche, Louis Boyard, de la France Insoumise, a qualifié d' »abject » la « précarisation des chômeurs », tandis que le socialiste Boris Vallaud a accusé le gouvernement de « construire une société de travailleurs pauvres et de tâcherons ». À l’extrême droite, Emmanuel Taché de la Pagerie (RN) a dénoncé « la casse sociale », « érigée en veau d’or ».
Marc Ferracci, un membre emblématique du parti Macroniste, a critiqué le groupe LIOT pour son intention de reverser « presque toutes les modifications d’assurance-chômage », qui, selon lui, « ont permis la création de plus de deux millions de postes de travail depuis 2017 ».
Il a été soutenu dans ses propos par Nicolas Turquois du MoDem, qui a également accusé le groupe LIOT de vouloir « préserver le statu quo à tout prix », après une « opération politique et médiatique » similaire contre la réforme des pensions de retraite en 2023. Le député Renaissance, Didier Martin, a également moqué le groupe LIOT, le qualifiant de « nouveau collectif révolutionnaire au Parlement », bien qu’il soit composé d’ex-socialistes, de représentants d’outre-mer et de la Corse, et de figures telles que Charles de Courson, originaire du centre-droit.
L’avenir du projet de loi, qui sera débattu le jeudi 13 juin lors d’une journée consacrée aux propositions du groupe LIOT, dépendra largement de l’attitude et de l’engagement des députés du parti Les Républicains dans l’assemblée. Cependant, quel que soit le résultat de cette séance, l’avenir législatif du texte reste très flou au Sénat.
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