Stéphane Séjourné, nouvellement nommé ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a reçu un appel d’Emmanuel Macron peu après sa rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev le 13 janvier. Séjourné, qui a passé son enfance entre Mexique, Espagne et Argentine, est considéré comme l’influence du président français sur la scène internationale. Son poste actuel est celui dont il a toujours rêvé, comme l’illustre un sourire d’une de ses collègues ministre. Cependant, le poids de l’histoire est présent, les portraits de Léon Blum et Pierre Mendès France dans le ministère le marquent particulièrement.
Nommé ministre des affaires étrangères le jour de ses 38 ans, il est le plus jeune à occuper ce poste dans la Ve République. Lui qui rêvait d’être pilote à 16 ans, il en a même son diplôme, passe maintenant la majeure partie de son temps à bord des Falcon de la République, une situation qu’il juge opportuniste. Antory Blinken, le secrétaire d’Etat américain, est pour lui un « expert » dans ce domaine. Il mentionne également que les ministres des affaires étrangères communiquent directement via messagerie, sans recourir à une note diplomatique ou à un intermédiaire.
Le ministre et leader du parti présidentiel, plutôt discret lors des élections européennes, porte un intérêt particulier à la répartition des rôles à Bruxelles après le 9 juin. Son objectif est de structurer la future configuration institutionnelle et de suggérer à la tête de l’État divers scénarios pour les postes clés. Grâce à la confiance d’Emmanuel Macron, il est en mesure de conclure des accords dans les capitales étrangères, Macron le qualifiant de « transactionnel ». Selon un ex-député de La République en marche, la politique pour lui, est une stratégie. De plus, Clément Beaune, ancien ministre délégué à l’Europe, le voit comme « un macroniste qui aime les machines ». Ce cas est plutôt rare.
Un ambitieux réservé
Le nouveau chef de la diplomatie française est mal à l’aise en public et évite les événements mondains. Lorsqu’il a été invité à un dîner d’État en l’honneur de la France organisé par le roi et la reine de Suède au Palais royal de Stockholm fin janvier, où le costume avec queue-de-pie et nœud papillon était obligatoire, l’ancien syndicaliste étudiant a décliné l’invitation tandis que d’autres ministres étaient ravis d’y assister. Emmanuel Macron, qui le connaît depuis une dizaine d’années, a été surpris par son refus: « Tu es drôle! Les autres se précipitent, et toi non? ». Un de ses anciens camarades admet que « Stéphane est un ambitieux réservé. Il a peur des projecteurs, mais ils le fascinent. »
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