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« Motions de censure rejetées, scrutin européen débattu »

Les 33e et 34e motions de censure présentées lors de cette législature ont rencontré le même destin que les précédentes lundi 3 juin : un échec anticipé, en l’absence du soutien des députés de Les Républicains (LR). La motion proposée par La France insoumise (LFI), les communistes et une poignée d’écologistes a obtenu 222 votes sur les 289 nécessaires. La seconde motion, soutenue par le Rassemblement national (RN), n’a recueilli que 89 votes, presque exclusivement issus du groupe d’extrême droite et de deux députés non affiliés.
Vendredi, des représentants de la gauche et du RN ont déposé leur motion pour contester la décision du gouvernement de ne pas proposer de loi rectificative de financement suite à un dérapage budgétaire, établi à 5,5% du PIB pour 2023 au lieu des 4,9% anticipés. Ces représentants de l’opposition critiquent ce qu’ils considèrent comme un « plan secret du gouvernement » prêt, selon eux, à imposer « une politique d’austérité » après les élections européennes.
Cet acte de défiance parlementaire a pris une nouvelle envergure avec la décision de l’agence de notation américaine Standard & Poor’s, vendredi soir, de réduire la note souveraine française de AA à AA-, une première depuis 2013. À une semaine des élections européennes du 9 juin, les oppositions ont saisi cette occasion pour critiquer la compétence économique de l’exécutif.

« Est-ce toujours une démocratie quand tous les budgets sont approuvés par 49.3, sans même accepter un budget amendé pour rectifier votre échec ? Car ce n’est pas la France qui échoue, mais le ‘macronisme’, » a déclaré Matthias Tavel, député ‘insoumis’ de la Loire-Atlantique. Sébastien Chenu, vice-président RN de l’Assemblée Nationale, critique la « gestion désastreuse des finances publiques ».

« Les pompiers pyromanes de la démocratie »

A la fin de février, Bruno Le Maire, ministre de l’économie, a été contraint de décréter l’annulation de dix milliards d’euros de crédits, ce qui a provoqué la colère des oppositions. Le week-end précédant le débat sur ces motions, Le Maire s’est efforcé de défendre sa politique économique tout en minimisant l’impact de la dégradation de Standard & Poor’s. « Si nous avons aujourd’hui une dette élevée, pourquoi ? Parce que j’ai sauvé l’économie française, » s’est vanté Le Maire, en référence aux dépenses importantes liées à la crise du Covid-19 depuis 2020 et à la protection tarifaire sur l’énergie. Lundi, le ministre de l’économie a fait une apparition éphémère sur les bancs de l’Assemblée, sans prendre la parole devant la nation.

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