Face à l’imminence des élections européennes, la France n’a pas été épargnée. Après plusieurs mois d’incertitude, la note de crédit de la France a finalement été réduite par l’agence de notation américaine Standard & Poor’s, au soir du vendredi 31 mai. Cette action survient dix-huit mois après un avertissement initial qui a été émis à la fin de l’année 2022 au milieu de la crise du Covid-19. C’est une première depuis 2013 que la note de la France est réduite, mais c’est la seconde fois en un peu plus d’un an qu’une des trois principales agences de notation prend cette décision, suivant Fitch qui a fait de même en avril 2023. La note de la France est tombée de AA à AA-, ce qui la place au même niveau que l’Estonie et la Tchéquie. Cependant, elle demeure parmi les meilleures notes généralement attribuées par ces agences.
« Nous avons toujours une note très élevée », a répondu immédiatement Bruno Le Maire, le ministre des Finances, dans une interview accordée au Parisien et publiée le vendredi soir. « C’est comme si notre note était passée de 18 à 17 sur 20 ! Notre dette est facilement vendue sur les marchés. La France conserve une signature de très grande qualité, l’une des meilleures au monde. »
L’agence explique sa décision par plusieurs facteurs : le déficit public de 2023, qui, à 5,5 % du PIB, a été nettement supérieur à ce qui avait été anticipé. Selon elle, ce déficit ne baissera pas en dessous de 3 % avant la fin du quinquennat, malgré les affirmations du gouvernement. De plus, elle prévoit que la dette française en pourcentage du PIB continuera à augmenter jusqu’en 2027. S&P note que la dette publique française est maintenant la troisième plus élevée de la zone euro, juste après la Grèce et l’Italie. Elle prévoit également que les coûts d’intérêts de la dette française augmenteront, passant à 5 % du PIB en 2027 contre 3,3 % en 2023. Bien qu’elle reconnaisse une possible amélioration de la situation économique au second semestre, elle estime que la situation politique fragmentée en France apporte une incertitude supplémentaire et limite l’action du gouvernement.
Les parties d’opposition ont rapidement saisi l’opportunité pour critiquer la gestion financière du gouvernement. Marine Le Pen, la leader des députés du Rassemblement national (RN), a vivement critiqué sur X la « gestion désastreuse des finances publiques par des gouvernements aussi incompétents qu’arrogants », qui a plongé notre pays dans une situation difficile avec des records en matière d’impôts, de déficit et de dette.
Véronique Louwagie, parlementaire Les Républicains (LR) de l’Orne et commissaire aux finances, a critiqué le gouvernement pour ne pas prendre des mesures significatives pour réduire les dépenses publiques et pour désendetter la France. Elle a exprimé sa volonté de fournir diverses méthodes d’amélioration et de défier l’administration actuelle. Cependant, Eric Coquerel, président de la commission des finances et membre du groupe « Insoumis », a jugé que cette décision n’aurait aucun impact sur l’économie et les finances de la nation. Il a cependant exprimé ses inquiétudes que cela puisse être utilisé comme une excuse pour imposer davantage de coupes budgétaires, en faisant référence à la diminution des revenus et aux bénéfices fiscaux accordés aux capitaux. Il reste 69.48% de cet article à lire, qui est uniquement disponible pour les abonnés.
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