Patrick Mangin, l’indépendant maire de Saint-Maurice-aux-Forges en Meurthe-et-Moselle, fait face à des difficultés de communication en raison d’une perte de voix. Cependant, cela ne le dissuade pas de ses responsabilités de comptage. Pour répondre aux exigences minimum de 60 cm d’espace d’affiche par candidat, il devait arranger plus de 22 mètres de panneaux pour les 38 listes de candidats déclarés pour les élections européennes du 9 juin. Si on fait le calcul pour les 35 000 communes du pays, cela représente ‘presque 800 kilomètres de panneaux’, réfléchit l’élu ayant une voix affaiblie. Ces chiffres sont ‘horribles’, dit-il : c’est assez pour construire un mur le long de l’autoroute du soleil.
Cependant, la vraie difficulté est quand le village de 100 résidents n’a que six panneaux électoraux. Et tout devait être organisé pour le 27 mai minuit. Selon Patrick Mangin, « Le rôle du maire n’est pas de discuter la loi, mais de l’appliquer », il ajoute néanmoins : « On a fait avec ce qu’on avait sous la main». La ville avait une vieille table de ping-pong aux pieds cassés. Le maire de Saint-Maurice-aux-Forges a pensé que cela pourrait être utile. En la plaçant verticalement, huit emplacements d’affichage recto-verso peuvent être découpés, bien que cela soit en théorie interdit.
Toute personne occupant un poste politique dans le pays, à l’instar de Patrick Mangin, doivent respecter certains règlements inscrits dans l’article L51 du code électoral. Ce dernier nécessite par ailleurs l’approbation d’une circulaire signée par le ministre de l’intérieur le 4 avril. Il est à noter que les villes ne sont pas contraintes d’investir dans des panneaux métalliques pour l’affichage des messages politiques, elles peuvent trouver une alternative.
Dans de nombreux villages, cette solution a été appliquée. François Philippe, l’indépendant maire de Sainte-Pôle – résidant dans le même secteur que Patrick Mangin – a tout simplement décidé de créer des emplacements sur un mur situé en face de la mairie et du bureau de vote en utilisant simplement de la craie. Avec une pointe d’humour, ce dernier, dirigeant d’un village de 190 personnes, montre sa satisfaction face à la situation en disant, « Tout le monde est logé à la même enseigne ». Il exprime toutefois son inquiétude face à la permanence de ce système, la pluie risquant d’effacer les marques au sol.
Le politique de Chamboret (Haute-Vienne), Jean-Jacques Duprat, a opté pour l’achat de panneaux en contreplaqué, une solution économique « C’était le moins coûteux, 500 euros, sans compter le temps de travail des agents. » affirme-t-il. Occupant le poste de maire depuis 1977, il ne trouve plus d’intérêt à l’affichage, la décision des électeurs ne se basant pas sur les affiches le jour du vote. D’autant plus que tous les candidats ne crées pas tous des affiches, beaucoup de ces panneaux resteront vierges. Il s’inquiète de cette individualisation croissante dans la société, symptôme de la multiplication des listes.
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