Durant son apparition à la matinale de France Inter en décembre 2023, Jean-Luc Mélenchon, le leader du mouvement « insoumis », a confirmé la disparition de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Quelques jours plus tard, Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, a annoncé sans détour qu’il n’y aura pas de liste unifiée à gauche pour les élections européennes du 9 juin.
Les jeunes activistes de gauche sont maintenant obligés de mener leurs campagnes séparément. Benoit, un activiste qui travaille avec les Jeunes socialistes du 11e arrondissement de Paris, soutient Raphaël Glucksmann, le leader de la liste du Parti socialiste et de Place publique. Toutefois, même si son candidat a des sondages favorables, il craint pour le futur de la gauche, de peur que « la campagne détruise la Nupes ». Il n’est certainement pas le seul à avoir cette crainte.
Les jeunes du Nupes ont longtemps souhaité l’union. En juin 2023, sept leaders de groupes de jeunes issus de partis affiliés à la Nupes s’étaient rassemblés à Alfortville (Val-de-Marne). Ils avaient demandé à leurs ainés de présenter une liste unique pour les élections européennes. En septembre, ils ont même proposé un brouillon d’un programme commun: 25 pages avec 166 propositions, dans l’espoir de persuader leurs ainés. Malheureusement, ils n’ont pas réussi.
« Nous nous battons pour les mêmes causes ».
Emma Rafowicz, la chef des Jeunes socialistes, exprime sa déception devant l’échec de l’union, un sentiment qui est partagé par beaucoup. Emma Fourreau, co-coordinatrice des Jeunes Insoumis.es, partage son point de vue et explique que leur objectif était de prévenir un duel public entre Macron et Le Pen en présence d’une gauche fragmentée. Elle critique la situation actuelle de la gauche, la comparant à un champ de bataille où les coups sont distribués, creusant les divisions et rendant l’union encore plus difficile. Au milieu de la campagne, les divergences semblent exacerbées, comme le souligne Clarence Khaldi, qui travaille pour la députée « insoumise » de Paris, Danielle Simonnet, alors qu’il souligne qu’ils se battent principalement pour les mêmes idées.
Benoit exprime son désir que la campagne prenne fin et que les attaques cessent, rappelant l’importance de garder à l’esprit que leur véritable adversaire est le macronisme et leur véritable ennemi, l’extrême droite. Julien Layan, co-coordinaeur des Jeunes Génération.s, est d’accord, il regrette que les attaques internes risquent de nuire à la lutte contre l’extrême droite, et déplore la perte d’un élan initial qui avait été créé par un accord antérieur.
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