Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé une durcissement des règles d’indemnisation du chômage à partir du premier décembre 2024 lors d’une interview avec La Tribune le samedi 25 mai. Dans sa vision, il envisage de promouvoir le plein emploi et de valoriser davantage le travail.
D’après ses déclarations, les allocations de chômage seront réduites de dix-huit à quinze mois, uniquement si le taux de chômage reste inférieur à 9%, et uniquement pour les chômeurs âgés de moins de 57 ans. Au lieu de six mois sur les vingt-quatre derniers mois, il sera nécessaire d’avoir travaillé huit mois au cours des vingt derniers mois pour être admissible à une indemnisation. Ces informations ont été confirmées lors des discussions avec les partenaires sociaux par la Ministre du travail, Catherine Vautrin, au cours de la semaine.
M. Attal a déclaré que le décret de la réforme sera signé le premier juillet pour que la modification entre en vigueur le premier décembre. Il a souligné qu’une telle refonte des règles d’indemnisation nécessitera une mise à jour des systèmes d’information de France Travail (anciennement Pole Emploi), un processus qui ne peut pas être effectué instantanément.
Il a aussi mis en lumière la mise en place d’un « bonus emploi senior ». Cette mesure permettra aux seniors au chômage qui reprennent un travail moins rémunérateur que leur précédent emploi de compléter leur nouveau salaire avec leur allocation, retrouvant ainsi leur rémunération d’origine pendant un an. Les syndicats ont indiqué que les salaires seraient compensés jusqu’à 3 000 euros.
L’examen de l’éventualité d’élargir le système de bonus-malus sur les contrats de courte durée a été confié à Catherine Vautrin par le Premier ministre. Actuellement critiqué par les employeurs, ce système n’est appliqué que dans sept domaines d’activité.
Patrick Martin, le Président du Medef, a exprimé son soutien à la réforme lors d’une réunion avec la ministre du travail cette semaine. Cependant, il s’est opposé à la généralisation ou à une simple prolongation du bonus-malus.
Le Premier ministre a également confirmé l’introduction d’un nouveau seuil pour réduire la durée d’indemnisation, qui a déjà été réduite de 25% depuis février 2023. Si le taux de chômage descend en dessous de 6,5%, la durée d’indemnisation sera encore plus réduite, mais il n’a pas précisé à quel point.
Pour se préparer à la reprise économique prévue en 2025, Gabriel Attal, le Premier ministre, a indiqué qu’il voulait que les règles soient encore plus incitatives lorsque l’économie se redresserait et le taux de chômage baisserait. Il a souligné que la réforme n’est pas une mesure d’austérité, mais une démarche pour stimuler l’activité et la prospérité.
La réussite de la réforme se traduira par une augmentation du nombre de Français qui travaillent, assurant ainsi un financement supplémentaire pour notre système, a-t-il souligné. La CGT, quant à elle, considère cette réforme comme « criminelle ».
D’après les informations fournies par le ministère du Travail, avec la réforme, le gouvernement prévoit de réaliser 3,6 milliards d’euros d’économies tout en visant une croissance de 90 000 emplois. Selon la CGT, le renforcement des critères d’adhésion pourrait contribuer à hauteur de 2,8 milliards d’euros à ces économies. Denis Gravouil, le négociateur de l’assurance chômage pour la centrale de Montreuil a partagé ses sentiments négatifs envers cette mesure, en l’appelant « anti-jeunes ». De son avis, l’absence de décision sur l’extension du bonus-malus témoigne du fait que le gouvernement se plie complètement aux volontés du patronat.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, selon les informations relayées par Gravouil, a également condamné cette reforme en la qualifiant de « criminelle », en se basant sur des études mettant en avant le taux de suicide plus élevé parmi les chômeurs en fin de droits comparé à celui de la population active.
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