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« Débat Attal-Bardella: Points Clés Élections 2024 »

L’une des moments-clés de la campagne électorale pour les élections européennes, avec le scrutin prévu dans deux semaines, a été le débat de 75 minutes entre le Premier ministre Gabriel Attal et la tête de la liste du Rassemblement National (RN), Jordan Bardella, diffusé le jeudi 23 mai sur France 2.

Durant la campagne, l’eurodéputé RN s’est habitué à orienter les enjeux du scrutin vers la politique nationale, prenant Emmanuel Macron pour cible dès le début. Bardella a établi que ce débat opposera un projet et un bilan – un bilan qui, selon lui, est celui de M. Attal, de M. Macron, et de « l’Europe de Macron ». Il affirme que cette Europe, depuis sept ans maintenant, grignote le pouvoir d’achat des citoyens français en augmentant les prix de l’énergie, impose l’immigration de masse, une conception punitif de l’écologie et la concurrence déloyale.

Gabriel Attal, de son côté, a souligné l’importance cruciale de ces élections, qu’il a qualifiées d’être « les plus importantes de notre histoire », évoquant « le retour de la guerre en Europe, le dérèglement climatique » ainsi que les défis posés par l’intelligence artificielle. Les deux hommes ont ensuite discuté sur des thèmes tels que la transition énergétique, l’immigration et la défense européenne.

Selon Jordan Bardella, l’Europe est devenue « l’homme malade des économies développées », dénonçant un décrochage économique majeur qui risque de faire disparaître la France sur la scène européenne, mais aussi sur la scène internationale.

M. Bardella a exprimé son intention de « transformer les règles » et « l’opération en cours de l’Union européenne », désirant évoluer de « la pensée du libre-échange absolu vers un échange équitable ». Il a soutenu fortement le « patriotisme économique » et l’augmentation des « droits douaniers ».

Gabriel Attal a après cela fustigé la proposition de Jordan Bardella de mettre en œuvre la « priorité nationale dans les contrats publics », que le Front national a, selon lui, « toujours suggéré ». Suite à des illustrations d’entreprises françaises ayant conclu des contrats dans des pays de l’Union Européenne, Attal a critiqué que si le projet de Bardella est mis en pratique, « ces entreprises seront handicapées ».

« Vous dites que la France devrait réserver à présent ses marchés publics en priorité pour les entreprises françaises. Les autres pays européens vont imiter et nos entreprises perdront des contrats », a continué M. Attal, avançant que « 80% de nos PME exportent vers un pays européen ». Cependant, pour M. Bardella, le premier ministre « ne croit pas en l’expertise française ». Il a déclaré que « Je défends la fin de la naïveté ».

Pour Gabriel Attal, « la lutte contre le changement climatique, c’est le défi de notre génération ».

Quant à la question du changement du climat, Gabriel Attal a réaffirmé que le plan du camp présidentiel propose un « plan d’investissement colossal d’un billion d’euros d’ici 2030 pour la transition écologique, pour une industrie sans carbone ». Car, selon le premier ministre, « la bataille contre le changement climatique est la bataille de notre génération », soutenant que l’Europe « est le continent qui a établi les buts les plus ambitieux concernant la transition écologique ».

En réaction à la position de M. Attal, Jordan Bardella a exprimé son accord avec la perspective de ce dernier qui anonce « Le défi du changement climatique est une des plus grandes batailles de notre époque ». Cependant, il déclare que malgré les bonnes intentions, le cauchemar commence, critiquant particulièrement « les objectifs environnementaux irréalistes du gouvernement ». Il a parlé essentiellement de l’interdiction de la commercialisation des voitures à moteur thermique en 2035. À partir de ce moment-là, uniquement les voitures électriques seraient autorisées à être vendues en tant que nouveaux véhicules, malgré le fait que la vente de voitures thermiques d’occasion resterait possible.

« Là, vous nous faites dépendre de l’inconnu, en passant d’une connue dépendance du pétrole certes peu viable à long terme, à une inconnue dépendance qui particulièrement nous laisse à la merci de la Chine », a critiqué Bardella. Gabriel Attal a justifié cette décision en mettant en lumière comment le prix du pétrole ne cessera de croître dans le futur.  » Pourquoi prévoir de quitter le domaine des véhicules thermiques à long terme est profitable pour les Français ?  » Il prévoit aussi qu’après l’installation de gigafactorys pour produire des mégabatteries, « nous serons capables de produire deux millions de voitures électriques en France d’ici 2030 » a affirmé le premier ministre.

Par ailleurs, en ce qui concerne l’agriculture, Bardella souhaite une diminution des accords de libre-échange.

Selon Jordan Bardella, l’origine de la frustration des agriculteurs en France et en Europe en 2024 est liée au modèle de M. Attal, qu’il critique. Tout en affirmant sa foi en la force de l’économie agricole française, M. Bardella suggère de mettre fin à la compétition des agriculteurs français avec les produits étrangers, qui ne respectent pas les mêmes critères économiques, sociaux ou sanitaires que ceux appliqués en France.

En critique acerbe des accords de libre-échange de plus en plus nombreux avec des zones économiques envers lesquelles la France ne pourrait jamais être concurrentielle, le candidat d’extrême droite considère ces accords comme une menace directe pour nos industries, tout en appelant à la défense de l’exception agricole française.

En réponse, le Premier ministre a reproché à M. Bardella de faire une généralité de divers accords commerciaux et a rappelé que tant le gouvernement que le président ont rejeté le Mercosur, l’accord commercial conclu entre l’UE et le bloc sud-américain. M. Attal a même affirmé que l’opposition de la France, par l’intermédiaire de son président, était la raison principale pour laquelle le Mercosur n’a pas été adopté ou signé.

Sur le sujet de l’immigration, Gabriel Attal a moqué la proposition de « double frontière » de Jordan Bardella pour les citoyens non-européens. Lors du deuxième sujet principal abordé dans le programme, le premier ministre a questionné le leader du RN sur cette idée de « double frontière » dans l’Union européenne. Selon M. Bardella, la « double frontière » impliquerait d’abord le renvoi systématique des navires de migrants qui atteignent le sol européen. Il a ensuite suggéré que la libre circulation dans l’espace Schengen soit limitée aux citoyens européens.

M. Bardella a exprimé son désaccord avec l’idée d’offrir aux immigrants de la Syrie et de la Libye le droit de transiter entre tous les pays de l’Union européenne après avoir obtenu un permis de séjour en Italie ou en Suède par exemple. Le Premier ministre a contesté en soulignant les difficultés logistiques de contrôle de toutes les frontières terrestres de la France, notant que des centaines de milliers de citoyens français franchissent quotidiennement les frontières pour aller travailler.

Bardella a alors proposé d’intensifier les contrôles aléatoires aux frontières comme autorisé par le code Schengen, ce qui a suscité une réaction sarcastique du Premier ministre, qui a souligné une certaine contradiction dans les intentions de Bardella.

Par ailleurs, Bardella a reconnu qu’une naïveté collective avait été démontrée envers Vladimir Poutine, s’incluant parmi ceux qui ont fait preuve de cette naïveté. Vers la fin de l’émission, le sujet des relations entre la Russie et la guerre en Ukraine a été soulevé. Bien que le Premier ministre ait confirmé que son adversaire n’est pas nécessairement un admirateur de Poutine, il a néanmoins suggéré que Bardella et l’organisation nationaliste avaient à un moment donné formé une alliance d’intérêt mutuel avec Moscou.

M. Attal a fait remarquer que votre parti, dirigé par Mme Le Pen et Jean-Marie Le Pen, avait un besoin financier, tandis que la Russie cherchait à affaiblir l’Europe en soutenant un parti intérieur. Selon lui, malgré le remboursement de votre dette, il existe une obligation morale envers eux qui limite votre liberté de vote et de décision au Parlement européen. Il a questionné votre absence de soutien pour la résolution d’Alexeï Navalny, qui a subi des tortures dans les prisons russes avant sa mort.

En réponse, Jordan Bardella a affirmé avoir toujours été sans équivoque dans sa condamnation de l’agression de l’Ukraine par la Russie au Parlement européen, soulignant que la Russie constitue une menace multiforme. Il a également critiqué la naïveté générale en France à l’égard des motivations de Vladimir Poutine, se comptant parmi les fautifs.

Malgré les critiques des autres partis concernant l’équité du temps de parole accordé sur France 2, les huit principaux candidats sont réunis le lundi 27 mai sur BFM-TV pour une autre discussion.

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