Le parti français Rassemblement national (RN), mené par Marine Le Pen, a décidé de rompre ses liens avec l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), une décision inspirée par les commentaires récents de l’AfD. Alexandre Loubet, responsable de la campagne dirigée par Jordan Bardella, a annoncé cette rupture le mardi 21 mai à Libération, indiquant ainsi que le RN ne siégerait plus avec l’AfD lors du prochain mandat au sein du groupe Identité et Démocratie (ID).
La raison derrière cette séparation se concentre autour des propos controversés de Maximilian Krah, le leader de l’AfD, sur les SS, une organisation paramilitaire majeure dans le régime totalitaire d’Adolf Hitler. Il a déclaré dans une interview accordée aux journaux italien La Repubblica et britannique Financial Times, que tous les membres des SS ne devraient pas être jugés comme des criminels. Cette assertion a conduit à une rupture qui a été souhaitée en privé par Marine Le Pen à cause de l’influence accrue de la tendance radicale au sein de l’AfD.
Au lieu de redouter les répercussions potentielles que le RN pourrait tirer des controverses et actions en justice dans lesquelles son parti est empêtré, M. Krah a saisi l’opportunité de son entretien avec La Repubblica pour défier son allié français : « Si nous sommes exclus, j’ai des doutes sur leur capacité à atteindre le chiffre de sept pays nécessaires pour former un groupe ». Excédé de devoir s’expliquer à chaque scandale touchant l’AfD, l’ex-Front national court donc le danger d’interminables négociations à Bruxelles et Strasbourg, ainsi que celui de devoir créer un groupe de taille limitée, dépourvu de représentants du pays le plus large d’Europe. Comme Marine Le Pen l’a elle-même exprimé au Monde en décembre 2023, « il est difficile de projeter une stratégie européenne en ignorant les Allemands. Ils sont l’éléphant dans la salle ».
Cependant, la « stratégie européenne » est le moindre des soucis d’un parti uniquement tourné vers 2027 et qui n’a jamais réellement embrassé la démocratie européenne. Pour sauvegarder l’image du RN, la séparation entre les deux partenaires semblait inévitable. Au cours des derniers mois, l’AfD a sans cesse testé le « partage de pouvoir » orchestré par Marine Le Pen pour justifier sa liaison avec des partis revendiquant leur radicalité.
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