Au fil des semaines, la résistance des syndicats à la réforme de la fonction publique continue d’être prononcée. Cependant, des désaccords sur la stratégie à adopter commencent à se faire jour parmi eux. Le mardi 21 mai, Stanislas Guerini, le ministre de la transformation et de la fonction publique, a reçu des représentants de divers organisations syndicales pour discuter du projet de loi actuellement en cours d’élaboration. Néanmoins, quatre de ces organisations – la CGT, FO, FSU et Solidaires – qui représentent plus de 50 % des agents, ont choisi de ne pas assister à la réunion.
La coprésidente de l’Union fédérale des syndicats de l’Etat-CGT, Céline Verzeletti, a remarqué lors d’une conférence de presse commune aux quatre organisations le mardi matin que le projet de loi « ne répond pas aux préoccupations des agents ni aux besoins de la fonction publique ». À son avis, la réunion prévue par le ministre n’était qu’une « fausse consultation ». « Nous rejetons ces tactiques et refusons donc de participer à ces réunions », a-t-elle clairement indiqué. Par ailleurs, Christian Grolier, le secrétaire général de la Fédération générale des fonctionnaires-Force ouvrière, a fait valoir que « Stanislas Guerini ne souhaite pas discuter du fond mais fait des annonces dans la presse », regrettant que le ministre n’ait pas encore présenté de détails spécifiques pour discussion.
Le mardi 14 mai, le ministre a indiqué sur Public Sénat qu’il envisage de supprimer les catégories A, B et C de la fonction publique. Il estime que ces classifications restreignent souvent les employés du secteur public et établissent des limites difficiles à surmonter. Les catégories sont une composante cruciale de la structuration des carrières des fonctionnaires, répartis en fonction de leurs qualifications. Sans diplôme ou avec un CAP, BEP ou brevet d’études secondaires, on peut accéder à la catégorie C, qui est la moins bien payée. La catégorie B requiert un baccalauréat et la catégorie A un niveau bac +2 ou +3, en fonction des divisions de la fonction publique. Actuellement, l’administration estime que beaucoup de ses agents sont surqualifiés pour la catégorie dans laquelle ils travaillent.
Cette proposition a également provoqué une grande inquiétude parmi les syndicats. C’est d’autant plus le cas que ce n’est pas la première fois que le ministre Stanislas Guerini suscite la controverse avec ses déclarations à la presse. Le 9 avril, dans Le Parisien, il avait exprimé son désir de « briser le tabou du licenciement » des agents, une position qu’il a réaffirmée le 14 mai. « Le respect des syndicats, c’est de ne pas cacher de plan, c’est de mettre les sujets sur la table », a-t-il affirmé.
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