Les voies publiques de Nouméa sont maintenant abandonnées, et toute personne non-résidente est considérée comme une menace une fois que la nuit est tombée. Il est ardu de se déplacer sans être confronté à une barrière et se voir obligé de prouver sa bonne foi à des « groupes communautaires » qui sont apparus spontanément suite aux premières émeutes, certains prenant les choses avec légèreté, tandis que d’autres sont menaçants. Les armes à feu sont discrètes mais se retrouvent à la plupart des points de contrôle.
Le mardi 14 mai, plusieurs vies ont été perdues lors de violentes agitations. Ils ont été victimes de la violence de leurs compatriotes. « Probablement par une personne angoissée », a déclaré Louis Le Franc, le haut-commissaire de la République, lors de l’annonce du premier décès. Une source a ensuite informé Le Monde que les premières victimes étaient deux jeunes Kanak, qui auraient été assassinés par des Caldoches. Le bilan, mercredi après-midi (selon l’heure métropolitaine), était désormais de quatre morts, dont un gendarme qui avait été gravement touché par balle à la tête la nuit précédente. « Des milices armées sont en train de se former pour leur propre protection. Cependant, ces milices doivent également répondre à l’appel au calme », a souligné le haut-commissaire lors d’une conférence de presse.
Le mot « milices » insuffle une peur profonde dans les zones majoritairement peuplées par les Kanaks, évoquant le fantôme des guerres civiles des années 80. Des rumeurs incontrôlables circulent via les applications de messagerie instantanée, illustrées par des photos de pick-ups à vitres teintées, suggérant des attaques ciblées contre les jeunes Océaniens. Une vidéo authentifiée, diffusée hier soir, présente un homme blanc tirant directement sur deux jeunes Kanaks marchant sur une route de Magenta. Le contexte est inconnu, mais l’impact a été dévastateur.
Les comités de quartier refusent l’étiquette de milice et préfèrent se décrire comme des « voisins vigilants » ou des groupes de défense civile. Cependant, la réalité est bien différente d’un endroit à un autre. À Mont-Coffyn par exemple, un barrage d’urgence a été érigé par un petit groupe de résidents qui se sont organisés via le groupe Facebook local. Situé au sommet d’une colline, ce quartier privilégié a été épargné par l’agitation engendrée par les émeutes depuis lundi soir. Les nombreuses vidéos de pillages et d’incendies ont convaincu ces parents d’assurer la sécurité de leur quartier.
Ils ont été un peu surpris et ont rapidement mis en place un barrage fait maison utilisant un tronc d’arbre, des branches, une brouette, et un pneu usé. Ce dernier peut être franchi sans grande formalité. Sans équipement approprié, et même sans bâton, Jean-René (tous ceux mentionnés par leur prénom ont choisi de rester anonymes) le confirme : « Nous ne voulions pas d’armes, et ce parce qu’elles sont dangereuses et peuvent causer des accidents, parfois graves, donc tout ce que nous voulons, c’est rester vigilants ».
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