D’une part, Léon Deffontaines et d’autre part, Manon Aubry, considèrent Raphaël Glucksmann comme un nouveau François Hollande. Au sein de leur parti, ces deux leaders de la gauche, invités sur Public Senat et Europe 1/CNews, ont exprimé leur mécontentement envers le candidat socialiste lundi matin.
«Quelque chose cloche à gauche», a proclamé M. Deffontaines avant de lancer une tirade contre le candidat socialiste, qu’il a dépeint comme le «nouveau Hollande». Le candidat communiste de 28 ans a exprimé son désarroi face à la vision européenne de Raphaël Glucksmann, «Quand je vois Glucksmann présenter l’Europe comme une opportunité, je comprends pourquoi certains électeurs penseraient que gauche n’est pas faite pour eux». Il dénonce que l’Union Européenne détruit la jeunesse et appelle à une nouvelle vision de l’Europe, un compromis entre la radicalité de Jean-Luc Mélenchon et le libéralisme de Glucksmann.
Deffontaines, lorsqu’on lui a demandé si selon lui Raphaël Glucksmann était un représentant légitime de la gauche, a répondu négativement. Il a fait le parallèle avec François Hollande en suggérant qu’il n’était pas non plus un président de gauche. Critiquant le programme de Glucksmann, il a précisé: «Glucksmann prétend être de gauche, sauf lorsqu’il s’agit de pensions de retraite, de services publics ou de l’expansion de l’UE.»
« En voyant Glucksmann plaider pour l’intégration de pays où le salaire minimum est fixé à 200 euros par mois à l’UE, je veux savoir si les électeurs qui soutiennent Raphaël Glucksmann sont prêts à voter pour une telle expansion de l’UE ? Sont-ils préparés à soutenir la mise en compétition des travailleurs ? », a-t-il posé cette question.
Bien que Glucksmann soit en avance sur les autres candidats de gauche et se rapproche de Valérie Hayer, il a aussi été ciblé par les critiques de l' »insoumise » Manon Aubry lundi matin. Celle-ci a reproché à M. Glucksmann son opposition le dimanche à « la retraite universelle à 60 ans », une proposition clé du programme de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), signé au printemps 2022 pour les législatives, qui cherche à « rétablir le droit à la retraite à 60 ans à taux plein ».
« C’est déconcertant de voir comment Raphaël Glucksmann et le PS démystifient ce que nous avons établi avec la Nupes », s’est indignée Mme Aubry. Ils renoncent à la retraite à 60 ans et au marché européen de l’énergie sur lequel nous avions convenu collectivement de faire une exception… « C’est comme si on réintroduisait une politique hollandaise qui a déjà montré ses limites », a-t-elle déclaré, un mois avant les élections européennes.
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