Dans un effort pour apaiser la situation tendue en Nouvelle-Calédonie, le président Emmanuel Macron a annoncé un report de l’organisation du Congrès à Versailles destiné à ratifier une réforme constitutionnelle. Cette réforme concerne le corps électoral calédonien et a suscité des tensions entre les loyalistes et les opposants à l’indépendance. Le président entend utiliser ce délai pour faciliter la reprise des discussions entre les deux partis.
La semaine prochaine, l’Assemblée nationale devra se prononcer sur le texte de la réforme adopté par le Sénat. Ce texte propose d’étendre le droit de vote aux résidents de Nouvelle-Calédonie depuis dix ans pour les prochaines élections provinciales. Cette proposition est soutenue par les loyalistes mais rejetée par les indépendantistes qui craignent une possible « recolonisation ». Ils préfèrent maintenir les règles actuelles limitant le vote aux natifs et aux résidents arrivés avant 1998.
Malgré la possibilité d’organiser le Congrès fin mai voire mi-juin, Macron a choisi de reporter pour permettre plus de discussions. Le message de l’Elysée est clair : en ne convoquant pas immédiatement le Congrès, le président réaffirme son autorité sur ce dossier.
En outre, un appel à la grève a été lancé.
Emmanuel Macron ordonne au gouvernement, dès que le projet constitutionnel aura été approuvé par l’Assemblée, d’inviter toutes les figures politiques calédoniennes à Paris. Le but est de discuter de deux sujets principaux: l’établissement des institutions futures du territoire en collaboration avec la France, et son avenir économique actuellement compromise par la crise du nickel. Cette tâche a été précédemment assignée à Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, et a échoué à établir un accord politique majeur concernant le futur statut du territoire. Les indépendantistes refusent désormais de dialoguer avec lui.
Lundi dernier, une grève a été déclarée par l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités. Elle concerne les secteurs du transport routier et aérien, ainsi que l’industrie hôtelière. Une menace pèse également sur les mines et usines métallurgiques, dont un arrêt est envisagé. L’aéroport de l’île de Lifou restera fermé, tout comme les mairies de plusieurs communes indépendantistes. À noter, seulement 58.49% de cette information est accessible au public, le reste est réservé aux abonnés.
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