François-Xavier Bellamy, le leader du parti Les Républicains (LR), jette un regard azur sur ses invités. Au cours du diner, entre le dessert et le café, la discussion tourne autour de sa réputation d’intellectuel conservateur. Malgré le stigmatisme qui l’ennuie parfois, il laisse échapper avec un sourire complice lors des élections européennes du 9 juin, similaires à celles de 2019 : « En fait, je ne me fâche jamais. » Cependant, mardi 7 mai, il était sur le point de le faire devant Sciences Po Paris, lors d’un échange animé avec le député du Val-de-Marne de La France insoumise (LFI), Louis Boyard.
Tandis qu’un groupe d’environ cent étudiants pro-palestiniens étaient toujours réunis, le député « insoumis » a reproché au candidat LR d’être insensible à la situation des habitants de Gaza. En réponse, celui-ci a critiqué l’exploitation politique de LFI, déclarant : « Nous sommes ici pour affirmer que nos universités françaises ne sont pas la propriété de l’extrême gauche ».
Cet incident de trois minutes a suscité une grande agitation sur les médias sociaux et a redynamisé le camp de droite. Plusieurs élus pensent même y voir le potentiel de dynamiser une campagne considérée comme sérieuse, mais peut-être un peu trop « studieuse », à l’image du député européen de 38 ans. Dans la Rue Saint-Guillaume, le professeur de philosophie a résisté aux cris « Bellamy dégage » et a su tirer son épingle du jeu en mettant en avant l’autorité chère à la droite, contre « l’infiltration gauchiste et islamiste » en cours dans l’école, selon lui.
« Il s’est métamorphosé au cours des cinq dernières années »/.
François-Xavier, qui prétend être résistant au théâtre politique, est-il en train d’intégrer des conseils de ceux qui le connaissent bien ? Agnès Evren, son deuxième adjoint pendant les élections européennes de 2019, indique qu’il incarne une intelligence courtoise. Cependant, Evren note qu’il pourrait être plus assertif et combatif en politique. Elle suggère qu’il ne doit pas avoir peur de bouleverser les autres en cas de désaccord.
Même si François-Xavier a fait campagne dans tout le pays et participé à diverses plateformes médiatiques depuis janvier, sa candidature semble stagner dans les sondages, peinant à dépasser 7%. Certaines personnes pessimiste du parti Les Républicains craignent même qu’il chute sous les 5%, ce qui pourrait éliminer la droite française du Parlement européen.
François-Xavier, dont certains font référence en utilisant le surnom de « Fix », a l’intention de se surpasser après avoir obtenu un score modeste de 8,48% lors des élections de 2019. C’est suite à ce défi qu’il a même présenté des excuses à la direction du parti, lorsque Laurent Wauquiez a perdu la présidence du parti Les Républicains.
Certaines personnes ont interprété cet événement comme une confirmation que François-Xavier était l’agneau perdu parmi les loups. Cependant, il semblerait qu’à travers son rôle de député européen, le Versaillais courtois a découvert le goût du combat. Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée et soutien fidèle, suppose que François-Xavier n’avait pas initialement compris cet aspect primitif de la politique, mais qu’au cours des cinq dernières années, il a saisi que la politique comprend cette notion de force comme un premier langage. Le reste de cet article est réservé aux abonnés, il reste 68,3% à lire.
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