Observant le paysage depuis le TGV Ouigo qui le ramène de Vannes à Paris, Gabriel Attal ressent une légère tristesse. En quittant l’air marin pour un Paris déserté ce jeudi 9 mai, le premier ministre laisse derrière lui des milliers de Français profitant du jeudi de l’Ascension. Toutefois, le président Emmanuel Macron a exprimé son désir que le premier ministre se consacre entièrement à des débats et des réunions, comme il lui a demandé dans une interview donnée à La Tribune Dimanche, le 5 mai.
En ce jour de l’Europe, le premier ministre, ainsi que les membres de son gouvernement, sont obligés de faire face au risque d’un désastre pour les élections européennes du 9 juin. Plus de vingt ont parcouru le pays de tous les côtés, selon Matignon, qui a également mentionné vingt-deux interventions dans les médias consacrés à l’Europe au cours du dernier jour.
Les mauvais sondages conduisent à une opération commando. La liste du Rassemblement national (RN), dirigée par Jordan Bardella, est en tête, dépassant largement la candidate de la coalition Renaissance-Modem Horizons, Valérie Hayer. Selon les analystes, c’est un signe d’exaspération envers le gouvernement actuel. Emmanuel Macron, élu il y a sept ans, a déclenché de vives critiques suite à sa réforme impopulaire des retraites et à sa loi d’immigration. C’est désormais à Gabriel Attal de renverser cette tendance.
La nouvelle figure prometteuse de l’équipe Macron pourrait bien se trouver en difficulté dans ce défi risqué, tout en faisant office de bouclier. Il prétend ne pas se projeter, surmontant chaque obstacle dressé sur son parcours les uns après les autres, sans, selon ses dires, craindre l’échec. « J’aime mener campagne », affirme-t-il constamment. « C’est parce qu’on y croit. C’est parce qu’on pense que ce que nous faisons est bénéfique et que ça pourrait fonctionner, qu’on s’implique ainsi », explique-t-il à bord du TGV, tandis que, deux rangées derrière lui, un couple tente d’apaiser les cris d’un bébé.
Se positionner en confrontation avec le RN
« Certains peuvent ne pas être en accord avec quelques actions que nous avons menées au niveau national », minimise le jeune trentenaire, faisant référence au bilan d’Emmanuel Macron, qui a parfois l’aspect d’un fardeau. « Mais les mêmes individus peuvent se retrouver dans ce que nous avons accompli pour l’Europe. Si les choses ont évolué, c’est grâce à Emmanuel Macron. Ce bilan est plus un stimulant qu’autre chose », confirme le premier ministre.
Pour son premier jour de campagne, Gabriel Attal a opté pour la Bretagne. Une région « humaniste et européenne », selon lui. Mais où « on ressent, comme partout en France, une montée de l’extrême droite ».
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