En ce lundi 29 avril, Manon Aubry est dans un environnement familier à Paris, au MK2 Beaubourg, où le documentaire « Le Compromis », diffusé sur Arte, est projeté. Le film suit Aubry et deux autres eurodéputées de gauche, durant leur lutte législative entre mi-2022 et fin 2023 pour imposer un « devoir de vigilance » aux multinationales dans la législation européenne, un combat dirigé par la réalisatrice Fanny Tondre.
La salle est bondée de journalistes centrés sur Aubry, qui est la candidate principale de La France insoumise (LFI) pour les élections européennes du 9 juin. Pour une fois, elle est la vedette de la soirée, surpassant Rima Hassan, la septième sur sa liste, qui semblait l’ombre depuis le début de la campagne.
Dans le film, on la voit, Manon Aubry, co-présidente du groupe de gauche au Parlement européen, luttant pour rendre les multinationales responsables. Elle a passé deux ans, de 2012 à 2014, à documenter les violations des droits de l’homme par les grandes entreprises minières en République démocratique du Congo. Le 24 avril, la directive en question a été adoptée par le Parlement européen, même si elle a été quelque peu diluée. Aubry, qui n’a que 34 ans, est déterminée à construire des majorités, tout en appelant régulièrement ses pairs de Bruxelles à faire la différence entre compromis et « compromission ». Cependant, à Paris, elle doit jongler avec les controverses nationales et les conflits internes de LFI, le mouvement qui l’a introduite en politique en 2018.
Au moment d’entamer une nouvelle campagne, le passé du parti l’a rejoint. Depuis ce jour d’août 2023 où elle a été confrontée au plan orchestré par Ségolène Royal et Jean-Luc Mélenchon pour raviver l’idée d’une liste d’union de la gauche pour les élections européennes, jusqu’aux jours précédant l’annonce officielle de sa liste, à la mi-mars. Aujourd’hui, elle maintient que la sélection de la juriste franco-palestinienne Rima Hassan était un choix « collectif » auquel elle a contribué, bien que cette dernière ne l’ait pas mentionnée dans les discussions qu’elle a tenues avec LFI, initialement lors d’un café avec le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, puis lors d’un déjeuner avec Jean-Luc Mélenchon, en compagnie de la présidente du groupe à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, et du député Paul Vannier (Val-d’Oise).
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Depuis mars, les luttes de Manon Aubry contre les accords de libre-échange ou le coût élevé de la vie sont passées au second plan, obscurcies par le conflit israélo-palestinien, que le leader « insoumis » a décidé de mettre en avant, pendant les meetings ou dans les universités qu’il sillonne aux côtés de sa nouvelle protégée. Assise dans un café sur les quais de la Seine à Paris, la jeune femme choisit de garder une attitude positive, se félicitant de la diversité des profils de la liste LFI, qui contribuent à créer une « symphonie ». Elle loue également une campagne « équilibrée » axée sur « la question sociale », « la concurrence déloyale » et « la paix ».
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