Lors d’un entretien publié dans le magazine Elle le mercredi 8 mai, Emmanuel Macron a démenti toute « complaisance » à l’égard de l’acteur Gérard Depardieu. Il a insisté sur le fait qu’il n’a « jamais pris le parti d’un agresseur contre ses victimes ».
Gérard Depardieu est en attente de jugement pour agressions sexuelles sur deux femmes lors d’un tournage en 2021. Il est aussi sous investigation depuis 2020 pour des accusations de viol et agressions sexuelles sur l’actrice Charlotte Arnould. Plusieurs autres accusations ont été portées contre l’acteur septuagénaire, qui réfute toutes les allégations.
Avant la comparution de Depardieu devant le tribunal en décembre 2023, Macron l’avait soutenu en le louant comme un « grand acteur » qui « honore la France », tout en critiquant la « chasse à l’homme » contre lui.
Macron a rétorqué dans le magazine Elle en affirmant qu’il n’a « aucune complaisance » et qu’il se contente de respecter nos principes comme la présomption d’innocence. « Ces mêmes principes qui permettront au tribunal de rendre son verdict en octobre prochain, et c’est positif », a-t-il ajoute.
Sur le thème de la « culture de brutalité », le président a affirmé qu’il avait « un respect profond, une bienveillance et une grande confiance envers les femmes ». Il est « intransigeant sur les questions de viol, de domination, de cette culture de brutalité ». « Ma priorité a toujours été de protéger les victimes, et c’est également le cas pour l’affaire Depardieu », a-t-il conclu.
Emmanuel Macron, le président de la France, a salué la bravoure des actrices Judith Godrèche, Juliette Binoche et Isild le Besco, qui ont bravé le milieu cinématographique français en dénonçant les abus sexuels. Macron a souligné l’importance du discours libre, du journalisme et des enquêteurs pour la mise en évidence de la vérité. Seule la justice peut en fin de compte déterminer la culpabilité, a-t-il ajouté.
Macron a également évoqué son intention de modifier la définition du viol en France pour y inclure la notion de consentement. Il a mentionné que des législateurs travaillent actuellement sur ce sujet aux côtés du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti. Ils espèrent avoir un texte de loi à présenter avant la fin de l’année.
Depuis l’émergence du mouvement #metoo, des voix en France demandent que le pays adopte la notion de consentement dans sa législation, à l’instar d’autres pays européens. Le mouvement #metoo a eu un impact sur Macron, l’ayant conforté dans certaines de ses convictions, mais l’ayant aussi fait douter et lui révélant de nouvelles perspectives.
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