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« Attal promet un tournant campagne européenne »

Alors que la liste du Rassemblement National (RN) le surpasse et celle du PS-Place-Publique lui fait de l’ombre dans les sondages, le parti présidentiel a cherché à insuffler une nouvelle dynamique à sa campagne pour les élections européennes. Un meeting a été organisé à la maison de la Mutualité à Paris, le soir du mardi 7 mai. Gabriel Attal, le premier ministre, est intervenu, prêt à défendre la cause en présence de la tête de liste, Valérie Hayer. Son objectif était d’énergiser les militants et d’essayer de persuader les électeurs qui hésitent encore.

« Je suis convaincu que nous marquons le début du changement dans cette campagne », a affirmé le premier ministre à son parti avant d’ajouter: « Ce n’est que le commencement, il nous reste quatre semaines pour assurer la victoire de la France et de l’Europe lors de cette élection ».

Utilisant un langage similaire à celui d’Emmanuel Macron lors de son discours à la Sorbonne fin avril, Gabriel Attal a souligné que « la disparition de l’Europe représente un péril fatal pour la France ».
Il a ajouté que la France a réussi à “transformer l’Europe… sur des questions telles que l’écologie, l’industrie, l’immigration, la santé », ce qui a été accueilli par les applaudissements des partisans de Macron. Il a ensuite évoqué « ce qu’il reste à accomplir: une Europe de solutions concrètes », et a énuméré plusieurs des grands projets envisagés par le président de la République fin avril pour renforcer la défense ou encore l’industrie européenne, qui sont inclus dans le programme de la majorité.

Selon lui le RN défend un « projet d’europhobie anonyme ».

Condénaant fermement ceux qui désirent se séparer de l’UE sans nécessairement en accepter la responsabilité, Gabriel Attal a principalement visé le RN et ses fluctuations d’opinions regardant la question, notamment en ce qui concern l’euro depuis 2017. Il a suggéré que le parti d’extrême droite est maintenant muni d’un « projet dissimulé », celui des « europhobes anonymes ». « Ce qui est le plus inquiétant, c’est leur refus de reconnaître leur volonté de détruire l’Europe, et donc de diminuer la puissance de la France », a-t-il dénoncé, utilisant un langage similaire à celui qu’Emmanuel Macron a employé ces dernières semaines.

Selon les organisateurs, environ 3500 personnes étaient enregistrées pour participer à cet événement important, organisé symboliquement sept ans jour pour jour après la première victoire électorale d’Emmanuel Macron. L’événement a eu lieu dans une salle où Macron avait fait ses débuts politiques en juillet 2016, en lançant son mouvement En Marche!, alors qu’il occupait le poste de ministre de l’économie.

Cette allocution combative de Gabriel Attal n’est guère une coïncidence, quelques semaines avant l’élection. Emmanuel Macron a demandé à son premier ministre de s’engager « pleinement » dans la campagne européenne le week-end dernier, en raison du manque de dynamisme dans les sondages de la part du parti présidentiel, actuellement distancé par le RN.

La liste menée par Jordan Bardella obtient 32% des intentions de vote, comparativement à 17% pour la liste de la majorité, suivie de près par la liste PS-Place publique dirigée par Raphaël Glucksmann, selon la dernière enquête électorale conduite par Ipsos, en collaboration avec Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde.

On nous informait mardi que Gabriel Attal se prépare pour un face-à-face avec le chef du RN lors d’un débat télévisé qui sera diffusé le soir du 23 mai sur France 2. Un panel de dirigeants majestueux de la majorité présidentielle, incluant l’ancien premier ministre Edouard Philippe, François Bayrou du MoDem, l’ancienne première ministre et députée Elisabeth Borne, et le ministre actuel des Affaires étrangères et de l’Europe, Stéphane Séjourné – tous nominés symboliquement sur la liste en position non éligible – ont pris la parole en premier mardi soir.

Borne, pour sa part, a déclaré que leur engagement envers l’Europe est constant et pas seulement pendant les élections tous les cinq ans. Elle a également rejeté l’idée de transformer les élections européennes en un troisième round des élections législatives ou présidentielles. Les autres membres de la liste, y compris Bernard Guetta, député européen sortant et numéro deux sur la liste, et Nathalie Loiseau, qui était la tête de liste du camp présidentiel en 2019 et qui occupe maintenant la cinquième place pour les élections de juin, ont souligné l’urgence de construire une « Europe puissante », particulièrement en matière de défense, à la lumière du conflit en Ukraine. Guetta, conscient du défi de la majorité, a déclaré : « Nous avons un mois pour redresser la situation et convaincre ».

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