Le rassemblement de la majorité touche à sa fin mardi 7 mai, lorsque Maud Bregeon, la députée Renaissance des Hauts-de-Seine, réclame un rugissement d’acclamations pour un individu dont l’aide s’avère cruciale. Gabriel Attal, un sourire blasé sur le visage, se hisse sur le podium de la Maison de la Mutualité sous les acclamations d’une foule de militants agitant des drapeaux français et européens. A un mois des élections européennes du 9 juin, le premier ministre est considéré comme le sauveur attendu par les partisans de Macron, en pleine interrogation.
Depuis plus de deux mois, Valérie Hayer, la députée européenne et tête de liste du bloc présidentiel, multiplie les meetings, les réunions publiques, les porte-à-portes et les marchés sans succès. La coalition Renaissance-MoDem-Horizons stagne, talonnée de près par Raphaël Glucksmann (Place publique-Parti socialiste), et largement devancée par Jordan Bardella (Rassemblement national, RN). Selon les sondages, le parti d’extrême droite pourrait approcher les 30% de votes – un record.
Il est donc temps de venir en aide à Valérie Hayer. Emmanuel Macron a rallié ses forces. L’opération « tous à bord » est en cours. Les ministres sont censés mener la campagne et répéter, comme le président l’a fait à la Sorbonne le 25 avril, que « l’Europe risque de mourir ». De nombreux intervenants se succèdent à la Mutualité. « Il y a cinq ans, nous avons mené une campagne fructueuse qui a donné des résultats impressionnants. Cette année encore, nous menons une campagne éclatante qui portera ses fruits », espère Nathalie Loiseau, la tête de liste en 2019, qui avait comblé une partie de son retard face au RN peu avant le jour J (22,4% contre 23,3% du RN).
Stéphane Séjourné, le secrétaire général du parti Renaissance, discute la perspective d’une guerre ressurgissant. Il avertit contre des forces néfastes et une démocratie menacée. François Bayrou, à la tête du MoDem, n’assiste pas pour une assemblée politique, mais pour « écrire l’histoire ». Bernard Guetta, ancien reporter et actuel numéro deux de la liste, exhorte à un effort collectif pour remonter le cours en un mois. Elisabeth Borne, ancienne premier ministre placée en fin de liste, s’engage à éviter que ce scrutin ne se transforme en troisième tour des élections législatives ni en préture des élections présidentielles, un scénario que Jordan Bardella semble préparer.
Des regards se posent anxieusement sur les horloges tandis que Bruno Le Maire, ministre de l’économie, s’est discrètement esquivé. Gabriel Attal, le premier ministre, fait une apparition tardive. Il insiste sur le fait que le 7 mai marque un point de virage dans la campagne. A ceux qui l’accusent de s’être abstenu de l’élection pour esquiver une défaite possible, il rétorque qu’une participation plus précoce aurait été contre-productive compte tenu du peu d’intérêt des citoyens envers le scrutin. « Les Français s’engagent enfin dans ce que nous proposons pour l’Europe », proclame-t-il. Il soutient qu’ils sont enfin dans une phase où tout prend de l’élan, tout s’intensifie et tout avance de plus en plus rapidement jour après jour.
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