L’assimilation du Rassemblement national (RN) dans le paysage politique s’est également manifestée à travers son affinité avec les lobbys industriels au Parlement européen depuis 2019, une tendance qui reflète celle de la majorité de la droite. Le RN s’est notamment distingué en s’opposant à toutes initiatives visant à préserver l’environnement et la santé des consommateurs.
Il est à noter que de grands lobbys industriels – incluant ceux du plastique, de la pêche industrielle, de l’agriculture intensive, des fournisseurs d’énergie, de la restauration rapide et de la Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) – ont déployé des efforts considérables à Bruxelles au cours des cinq dernières années. Le RN a régulièrement soutenu ces groupes en votant ou en proposant des amendements en leur faveur.
C’est ce qu’a démontré Ecolobby, une entreprise de conseil qui représente des associations et des entreprises dans le secteur de l’environnement. Elle a présenté sur son site web Jevotelobby.fr, lancé le 7 mai, dix cas qui illustrent comment l’extrême droite française s’est alignée sur les intérêts économiques. Ce comportement confirme une observation courante depuis le début du mandat : une émergence de liaisons entre certains élus du RN et les lobbyistes, semblable à la situation observée à l’Assemblée nationale en France.
Cette inclusion est également due à la proximité avec les membres italiens du parti de Matteo Salvini (La Ligue), qui dirigent le groupe RN au Parlement européen (Identité et démocratie, ID) et entretiennent des relations historiques avec les chefs d’entreprise italiens et les cercles économiques à Bruxelles.
Est-ce que le parti politique de Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement national pour les élections européennes en juin, s’écarte des principes antisystémiques qui ont favorisé son développement ? Marc Angel, vice-président socialiste luxembourgeois du Parlement européen, observe une contradiction surprenante entre leur position de défenseur des petites classes et leurs votes. « Quand on suggère d’amplifier les droits des travailleurs, des acheteurs, ou de la Terre, ils se positionnent constamment du côté des grandes entreprises, aux côtés des lobbyistes », déclare-t-il.
Des liens initiaux avec les principaux syndicats agricoles.
Jean-Paul Garraud, le leader de la délégation RN au Parlement européen, répond par écrit, affirmant que »Les représentants RN écoutent attentivement toutes les parties intéressées, et plus particulièrement les secteurs français concernés ». Il souligne que, contrairement à d’autres groupes, le sien n’accepte « pas un seul centime des entreprises multinationales ».
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