L’Azerbaïdjan est désormais une source de tracas pour la France dans ses territoires d’outre-mer. Que ce soit en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie ou en Guyane, les séparatistes sont critiqués par le gouvernement pour s’être alliés à la riche dictature pétrolière dirigée par Ilham Aliev.
Le parti polynésien Tavini Huiraatira, qui dirige le territoire français du Pacifique depuis mai 2023, a signé le 30 avril un mémorandum avec un organisme établi par le régime azerbaïdjanais pour lutter contre le « colonialisme français », le Groupe d’initiative de Bakou. L’annonce fait allusion à l’accord en termes imprécis : des « possibilités d’élargissement des relations futures », des « progrès vers la décolonisation ».
Devant la commission des lois de l’Assemblée Nationale le 29 avril, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des outre-mer, a décrié les liens entre l’Azerbaïdjan et certains indépendantistes en Nouvelle-Calédonie. Le 18 avril, une lettre d’intention de coopération culturelle et sportive a été signée entre le Congrès majoritairement indépendantiste de la Nouvelle-Calédonie et le Parlement azerbaïdjanais. Cette démarche non concertée, justifiée par la nécessité de défendre leur cause sur la scène internationale, a été dénoncée comme une « honte » par les loyalistes à Nouméa et a provoqué des critiques au sein des indépendantistes eux-mêmes.
L’intervention étrangère en Nouvelle-Calédonie a été soulignée par le ministre de l’intérieur, citant l’influence passée de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, ainsi que l’implication chinoise actuelle sur des questions économiques, en particulier le nickel. Il a aussi noté l’opportunisme de l’Azerbaïdjan, dont les motivations dans le Pacifique Sud demeurent incertaines mais semblent être une manoeuvre contre la France sur le plan international.
Le FLNKS, le Front de libération nationale kanak et socialiste, maintient des liens historiques avec d’anciennes colonies telles que le Vietnam et la Libye. Plusieurs autres mouvements indépendantistes d’outre-mer, à l’instar de celui des Catalans, ont emboîté le pas. Ils participent également à des séminaires régionaux du Comité spécial de la décolonisation de l’ONU dans des pays moins démocratiques comme le Venezuela. Il est important de noter que M. Darmanin, le ministre de l’intérieur, a déjà défendu la position française devant ce comité à deux reprises, à New York, en mai 2023 et en avril 2024.
Jean-Victor Castor, député communiste de Guyane et membre du Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale, a lui aussi suscité des critiques fin 2023 pour s’être rendu à Bakou, en Azerbaïdjan, tous frais payés, aux côtés de son collègue Marcellin Nadeau, fondateur du mouvement Péyi-A. M. Castor défend ses voyages en Azerbaïdjan et en Ouganda pour la réunion des pays non alignés, s’identifiant à Nelson Mandela, qui proclamait que les petits peuples n’ont pas le choix de leurs alliances.
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