Le gouvernement subit une pression politique suite à l’accord du 22 avril signé par les quatre principaux syndicats à la SNCF sur la fin de carrière. C’est ce qu’affirme l’accord, rendu public mi-avril par les médias. Les hauts fonctionnaires de Bercy, Matignon et l’Elysée se rejettent la responsabilité, insistant sur le fait qu’ils n’étaient pas au courant ni qu’ils n’avaient approuvé l’accord, et mettent en cause Jean-Pierre Farandou, le chef de l’entreprise, et Patrice Vergriete, le ministre délégué aux transports, qui surveillait les négociations.
Cet accord comprend une amélioration du système de départ à la retraite anticipé, en particulier pour les travailleurs des chemins de fer ayant occupé des postes à risque. L’accord a évité une nouvelle grève des contrôleurs pendant les jours fériés de mai mais a été considéré par la droite comme un subterfuge à la réforme des retraites adoptée en 2023. C’est un mauvais timing pour le gouvernement qui vise à renforcer l’emploi des seniors, moins présents sur le marché du travail en France comparé au reste de l’Europe, dans le but d’atteindre le plein emploi en 2027.
L’irritation de Bruno Le Maire a été visible le jeudi 2 mai. Le ministre de l’économie a exprimé son mécontentement à la suite d’un accord engageant les réformes des retraites et les équilibres financiers de la SNCF, au sujet duquel il n’a pas été informé. Sa frustration était évidente lorsqu’il a déclaré sur BFM-TV que, contrairement à ses habitudes, il a été mis au courant par les médias, et ceci, selon ses dires, a été une anomalie. Le ministre a qualifié cet accord d’insatisfaisant.
Le vice premier ministre a dévoilé son intention de demander des comptes à Jean-Pierre Farandou, le PDG de l’entreprise parastatale, sous le contrôle partiel de Bercy par l’intermédiaire de l’agence des participations de l’Etat (APE). Pour Le Maire, cet accord est face à des défis car il donne l’impression d’une inégalité de traitement et est perçu comme provocateur par de nombreux citoyens français. Le patron de la SNCF sera également convié à se justifier devant les sénateurs le 7 mai.
Les partis d’opposition se sont rapidement saisis de l’affaire en appelant le gouvernement à rendre des comptes, dès le 30 avril pendant les questions au gouvernement. Alexandre Vincendet, député du Rhône (Horizons), s’est interrogé sur le droit qu’a une entreprise publique à permettre à ses salariés de s’exempter d’une réforme qui s’applique à tout le peuple français, considérant que l’Etat a repris la dette de la SNCF à hauteur de 35 milliards d’euros entre 2020 et 2021. Le ministre a souligné que « Le contribuable ne versera pas un centime ».
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