Malgré un bref répit pour le gouvernement concernant l’état des finances publiques, la tension demeure. L’approbation de la notation financière française par Moody’s et Fitch le vendredi 26 avril n’a pas réussi à apaiser la virulente opposition envers l’administration.
Au cours du débat qui s’est tenu à l’Assemblée nationale concernant les finances publiques le lundi 29 avril, et où aucun vote n’a été mis en place, les critiques se sont concentrées sur la gestion budgétaire médiocre du gouvernement Macron suite au déficit public qui a dévié à 5,5% du PIB pour 2023, bien plus que le 4,9% anticipé.
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a reconnu devant une cinquantaine de députés présents que le revenu avait effectivement chuté en 2023. Il a cependant insisté sur le fait qu’il ne devrait pas se reproduire et qu’il ne faut pas mélanger cet incident avec les années où les objectifs de déficit et de croissance ont été atteints. Le deuxième personnage de l’État a exprimé son souhait de rallier tous les parlementaires de l’opposition qui, comme lui, aspirent à ramener le déficit public sous les 3% pour l’horizon 2027.
Pourtant, plusieurs organismes indépendants, dont le Haut Conseil des finances publiques, ont exprimé des préoccupations concernant l’absence de « crédibilité » et de « cohérence » dans les prévisions de croissance présentées dans le programme de stabilité du gouvernement.
Dans une remontrance faite au gouvernement dans l’enceinte du Palais-Bourbon, Véronique Louwagie, une membre du parti Les Républicains, a dénoncé que l’année 2023 serait catastrophique pour l’économie du pays, ajoutant que le niveau d’urgence a été atteint à leur avis. De la même manière, le chef du parti socialiste, Boris Vallaud, a lancé une salve contre le gouvernement pour son incapacité, ses mensonges et son ajout récent de brutalité sociale, d’inefficacité économique et de blocage financier. Il a demandé la présentation du plan national de réforme pour 2024, une annexe du Pstab, qui a été finalement remis à Bruxelles après plusieurs interruptions de la réunion.
L’ultimatum réel de ces deux heures de discussion pour le gouvernement est venu du Rassemblement national (RN) et de La France Insoumise (LFI). Ces deux groupes ont confirmé leur désir de destituer le gouvernement via une motion de censure avant les élections européennes du 9 juin.
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