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Débat Finances Publiques: Le Maire, Oppositions, Menaces

L’annonce d’un déficit public atteignant 5,5% du PIB en 2023, bien au-delà des 4,9% anticipés, avait préparé le terrain pour une discussion intense à l’Assemblée nationale le 29 avril. Cette prévision avait suscité des critiques à l’encontre du gouvernement. Néanmoins, lors de ce débat sur l’orientation des finances publiques, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, a affirmé son désir de collaborer avec tous les députés de l’opposition pour rectifier cette situation.

Il a appelé à la participation des oppositions dans le rétablissement de nos finances publiques et à l’abandon des querelles politiques. Une cinquantaine de députés étaient présents lors de cette discussion, où le ministre a exprimé son espoir que le débat permette d’échanger des idées plutôt que des postures.

Cependant, les groupes Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont demandé que le gouvernement soumette un projet de loi rectificatif des finances au Parlement « dans peu de temps » ou « dans un mois », sans quoi ils déposeront une motion de censure. Même si Le Maire avait précédemment exprimé son soutien à ce projet, Emmanuel Macron y est opposé.

Pour Le Maire, les oppositions ont une « mémoire sélective ».

Bruno Le Maire, durant un débat à l’assemblée, s’est exprimé sur le sujet de la dette publique et l’équilibre financier de la France. Il s’est adressé à un groupe de parlementaires, qui a exprimé précédemment leur préoccupation à propos de la dette publique, leur déception sur le fait que les agences de notation Fitch et Moody’s ont maintenu la note actuelle de la France et ils étaient anxieux du risque que cela pourrait nuire à notre note. Le ministre a rassuré que le financement de notre dette n’était pas menacé et que la France en 2024 ne serait pas comme la Grèce en 2010.

Le ministre a également souligné sa surprise devant ce groupe de parlementaires qui réclamaient plus de fonds publics il y a quelque temps mais qui demandent maintenant plus d’économies. Il a mentionné avoir reçu environ 2 500 lettres de tous les partis, exigeant plus de dépenses publiques dans tous les secteurs et l’accusant presque d’être radin.

Bruno Le Maire a aussi critiqué ceux qui ont oublié les moments difficiles durant la pandémie du Covid-19 ou lors de la crise inflationniste, lorsque l’état a dépensé énormément pour soutenir l’économie. Il a insisté sur le fait que nous devions faire baisser le déficit public en dessous de 3 % du PIB en 2027. Selon lui, le programme de stabilité qui sous-tend ce parcours doit unir ceux qui veulent réellement rétablir les finances publiques nationales, au-delà des disputes politiques. Il a fini en affirmant que la décision est entre les mains des Républicains en cas de motion de censure.

Malgré leur opposition, les parties ont maintenu leurs positions, en essayant d’opposer une résistance face à une majorité présidentielle non absolue à l’Assemblée. Le Rassemblement national a insisté sur la nécessité d’un projet de loi des finances retouché, présent au Parlement dans les trente jours à venir. Ils souhaiteraient que le débat budgétaire atteint à sa conclusion sans le recours au 49.3. Le député d’extrême droite, Jean-Philippe Tanguy, a averti que si le gouvernement continue d’ignorer le Parlement après ces trente jours, une motion de censure serait introduite par le groupe RN.

Il a reconnu que cette motion de censure aurait peu de chances d’être acceptée par tous les groupes d’opposition, et a dénoncé leur « sectarisme destructeur ». C’est en soulignant qu’une motion introduite par le groupe indépendant LIOT ou Les Républicains serait plus susceptible de réussir et de renverser le gouvernement que Tanguy a exhorté ces derniers à prendre leurs responsabilités. Le groupe RN a promis de soutenir une motion de censure déposée par le groupe LR.

A la fin du débat, Eric Coquerel, président de la commission des finances, a assuré à la presse qu’une motion de censure serait déposée si aucun projet de loi de finances retouché n’est présenté au bout d’un mois. Le groupe LFI a réaffirmé son ouverture à un vote d’une motion LR. Marianne Maximi, députée insoumise, s’est interrogée sur la position des LR : sont-ils un parti d’opposition à l’Assemblée ou non ?

Pour Gabriel Attal, une seule motion de censure, largement rejetée, a été affrontée jusqu’à présent en février. Sa prédécesseure, Elisabeth Borne, en a surmonté trente et une.

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