Bruno Le Maire a reçu un mot manuscrit de la part d’Emmanuel Macron le lundi 15 avril, témoignage d’appréciation pour son dernier livre, « La Voie Française » (Flammarion, 2024, 160 pages, 15 euros) sorti le 20 mars. Macron a également exprimé sa gratitude envers Le Maire pour sa loyauté depuis leur collaboration qui a commencé en 2017. Ces paroles ont profondément touché Le Maire, connu pour sa sensibilité, en particulier après plusieurs semaines de tensions.
Malgré l’alliance pragmatique effectuée en 2017, la relation entre Macron et Le Maire a connu des moments difficiles au début du printemps. Face à la détérioration des finances publiques et à un déficit budgétaire bien au-delà des prévisions fixées à 5,5% du PIB pour 2023, Le Maire a suggéré l’idée d’un budget rectificatif avant l’été. Cependant, il était conscient de l’opposition de Macron à cette proposition. Toujours déterminé, Le Maire a contacté six législateurs de la majorité dans l’espoir qu’ils soutiennent cette idée, comme mentionné dans Les Echos.
Depuis le début de l’année, c’est la deuxième tentative du ministre pour influencer dans cette direction. C’est aussi la deuxième fois qu’Emmanuel Macron lui fait face avec un refus. Le pays le trouve trop stressant et c’est politiquement risqué, en particulier à l’approche des élections européennes du 9 juin. Pour l’opposition, c’est l’occasion rêvée de renverser le gouvernement.
Gabriel Attal est également préoccupé par le fait que sa position soit en jeu de cette façon. Le Premier ministre, qui est encore jeune, voit le stratagème à l’œuvre, ainsi que la série de décisions basées sur l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’approuver un texte sans vote. Il pourrait être contraint de le soumettre en juin pour faire passer ce budget rectificatif. « Tu sais, Gabriel, si tu tombes, nous tombons avec toi », a essayé de le réconforter un lieutenant de Bruno Le Maire.
« Nous avons tourné la page »
Cependant, le ministre de l’économie pense qu’il peut rallier ses anciens collègues du parti Les Républicains (LR). Comment peuvent-ils résister à un plan d’économies tout en prétendant représenter la rigueur ? « C’est probablement mon idéalisme, mais je pense qu’il est toujours mieux de rallier tout le monde, démocratiquement », dit-il en privé. Mieux encore, cela permettrait de piéger l’opposition dans ses propres contradictions, en les confrontant à leurs propositions de dépenses.
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