« Es-tu prêt à y aller ? Tu n’as pas besoin de révision, n’est-ce pas ? » Juste avant le rassemblement public le mercredi 24 avril, le député du Rassemblement National (RN), Pierre Meurin, a pris soin de son protégé et assistant parlementaire, Emmanuel Le Pargneux. Ce jeune candidat de 24 ans concourt pour le poste de maire de Pont-Saint-Esprit (Gard), qui est revu à la suite d’un élection municipale partielle qui aura lieu les 28 avril et 5 mai.
La mairie de cette commune de 10 600 résidents, voisine du département de Vaucluse, était précédemment occupée par Claire Lapeyronie, qui soutenue par la socialiste Carole Delga. Après avoir retiré les attributions de cinq de ses adjoints, ce qui a conduit à plusieurs démissions successives et à l’organisation de nouvelles élections.
C’est une occasion en or pour le RN, qui croit pouvoir bénéficier des excellents résultats obtenus lors des dernières élections nationales, notamment lors des élections législatives de 2022. À cette époque, Pierre Meurin, alors inconnu sur la scène locale, avait créé la surprise en remportant la quatrième circonscription du Gard avec 63 % des votes au deuxième tour. Depuis, ses équipes ont parcouru la région. « Nous savions que si une nouvelle élection était nécessaire, nous n’hésiterions pas à nous présenter sous la bannière du Rassemblement National », affirme le député, qui a constitué en quelques semaines seulement une liste de candidats issus de différents milieux, incluant des commerçants, des entrepreneurs, des artisans et des cadres.
Il n’est pas vraiment un novice.
L’ex-zemmouriste prudent n’a pas assumé le leadership, il s’est contenté de la troisième place. Certaines personnes dans le parti soupçonnent qu’il vise la commune d’Alès. Lui, cependant, estime que son coéquipier est plus expert de Pont-Saint-Esprit, où il déclare résider depuis deux années. Il est donc plus légitime, mais pas assez pour prendre en charge sa propre campagne. Pierre Meurin organise le planning et les détails de toutes les apparitions publiques de son protégé, toujours présent lors des rencontres avec les médias.
Accompagné par des membres élus du RN, Emmanuel Le Pargneux n’est pas réellement un débutant en politique. Il peut même s’enorgueillir d’avoir captivé une audience normalement dédiée aux sommités de son parti. Comme ce fut le cas le 6 octobre 2019, où des dizaines de milliers de personnes l’ont acclamé lors d’un rassemblement organisé contre la loi sur la bioéthique qui vise à étendre la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. À cette époque, préférant le sweat à capuche au costume formel, il s’est présenté comme le « président » d’une « association », La Voix des sans père, qui faisait partie du collectif Marchons Enfants.
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