La France a reçu un répit de quelques semaines de plus de la part des agences de notation Moody’s et Fitch. Malgré le déclin de l’état financier du pays, ces agences ont décidé vendredi 26 avril de ne pas réduire la note de la dette française. Moody’s a choisi de conserver son évaluation Aa2 avec une perspective stable, considérant que le risque de défaut était minime. Fitch, qui avait abaissé la note de la France l’année précédente, a décidé de ne pas faire de modifications et a maintenu la note à AA-.
Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, a pris acte de ces décisions et a assuré que cela devrait encourager le pays à redoubler d’efforts pour réguler les finances publiques et atteindre l’objectif fixé par le président de la République, soit un déficit inférieur à 3% du PIB d’ici 2027.
La facilité obtenue par la France est néanmoins temporaire. Il est prévu que Standard & Poor’s, la plus ancienne et la plus réputée des trois grandes agences de notation, effectuera un examen de la dette française le 31 mai, ce qui est source de préoccupation pour le gouvernement. C’est d’autant plus inquiétant que les bulletins semestriels de ces agences, consacrés aux finances de la France, revêtent une importance accrue depuis la fin de 2022, en raison des crises coûteuses que le pays a traversées, comme la Covid-19 et l’inflation.
Le 2 décembre 2022, un avertissement rare émanait de Standard & Poor’s, suggérant une possible dégradation de la cote de crédit de la France à moyen terme. Cet avertissement avait presque passé inaperçu. Cependant, cinq mois après, en plein milieu de la réforme des retraites, Fitch réduisait son évaluation à AA−. Leurs inquiétudes ne se limitaient pas seulement à la trajectoire de la dette et au déficit du gouvernement français, mais englobaient également les « stagnation politique » et les « agitations sociales » qui secouaient le pays. Ces protestations étaient vues comme une menace pour le programme de réformes du Président Emmanuel Macron. Depuis lors, une ombre de crise financière plane sur Paris.
Les grandes agences de notation perdent de leur influenc
En vertu théorique, un abaissement de la notation peut entraîner une augmentation des coûts de financement d’un pays sur les marchés. Avec la France à l’aube d’un emprunt de près de 300 milliards d’euros cette année, et des taux qui grimpent maintenant à plus de 3 %, le pays doit rester vigilant face aux évaluations des agences. Le Ministère de l’Économie anticipe déjà que la pression de la dette s’accroîtra en raison de l’augmentation des taux d’intérêt, outrepassant les 72 milliards d’euros en 2027, se rapprochant du budget de l’éducation nationale qui est de 82 milliards.
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