Gabriel Attal, Premier ministre, a marqué son centième jour de fonction à Matignon, le jeudi 18 avril, avec un accent particulier sur « l’autorité », « le respect » et « le civisme ». Cette initiative intervient deux semaines après l’assassinat d’un adolescent de 15 ans, Shemseddine, battu à mort à la sortie de son lycée à Viry-Châtillon, un cas qui a traumatisé cette ville de la banlieue de Paris.
S’exprimant depuis un pupitre installé devant la mairie de la ville, en compagnie de Nicole Belloubet (Ministre de l’Éducation), Eric Dupond-Moretti (Ministre de la Justice), Sarah El Haïry (Ministre Déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse, et des Familles) et Sabrina Agresti-Roubache (Secrétaire d’État chargée de la Ville et de la Citoyenneté), Attal a appelé à une « réelle prise de conscience en matière d’autorité » en vue de freiner la violence chez certains jeunes. Il a insisté, devant les responsables de la municipalité présents, sur le fait que la République est maintenant prête à riposter. Selon lui, c’est le message qu’ils sont venus délivrer depuis Viry-Châtillon : mobiliser la nation entière pour reconnecter avec sa jeunesse et contrôler la violence.
Le décès de l’adolescent, Shemseddine, plus tôt en avril, a eu lieu quelques jours seulement après l’agression de Samara, 13 ans, par trois adolescents âgés de 14 et 15 ans à l’extérieur de son école à Montpellier. En outre, la nuit du lundi au mardi dernier, Philippe, 22 ans, a été blessé à mort par deux adolescents de 14 et 15 ans dans une embuscade à Grande-Synthe (Nord). Attal a dénoncé cet acte de barbarie lors de son passage sur BFM-TV jeudi soir, en réaction à cette série d’incidents violents impliquant des mineurs. Il fait la remarque que la jeunesse est souvent la première victime de la violence juvénile.
Le chef du gouvernement a noté une tendance inquiétante chez une fraction des adolescents qui se rapprochent progressivement de l’isolement, de l’individualisme et, plus alarmant encore, de la violence aveugle et morbidement indisciplinée. Lors de son allocution à Viry-Châtillon, il a insisté sur le fait qu’il s’agit d’une minorité d’adolescents que les Français ne parviennent plus à comprendre. L’acceptation de cette spirale de violence devenant une dépendance pour certains adolescents a été mise en question. Il a relevé une augmentation marquée des adolescents impliqués dans des actes de violence et des délits. De même, il a indiqué que le nombre d’adolescents impliqués dans des affaires de drogue a quadruplé, et que ceux impliqués dans des vols avec armes étaient sept fois plus nombreux que dans la population générale. Il a également mis l’accent sur l’infiltration croissante de l’islamisme. Du reste, le chef du gouvernement prône le soutien et la responsabilisation des parents. L’article complet est disponible pour les abonnés.
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