Chaque président de l’Assemblée nationale doit relever un défi complexe : comment s’engager activement dans son rôle institutionnel sans se trouver mise à l’écart du débat politique ? Yaël Braun-Pivet semble avoir trouvé une solution à ce dilemme, n’hésitant pas à contester ouvertement les décisions adoptées par le gouvernement. Le président Emmanuel Macron et son administration refusent d’initier une discussion sur une éventuelle hausse des impôts pour compenser le déficit public croissant. Braun-Pivet persiste à défendre qu’il ne devrait y avoir « ni tabou ni dogme » en ce qui concerne cette question, déclare t-elle au Monde.
Le dirigeant national, pour sa part, a réaffirmé fermement son opposition à l’augmentation des impôts pour combler le manque à gagner public. Il a même baptisé cette idée comme étant une « maladie française », et met l’accent sur une chute des revenus plutôt qu’un excès de dépenses comme cause du déficit public. Le 20 mars, lors d’un dîner privé à l’Élysée en présence du président, Braun-Pivet a été l’une des rares invitées à exprimer son désaccord avec cette analyse présidentielle. « Il est nécessaire de privilégier la notion d’équité et d’examiner à la fois les dépenses et les revenus », précise-t-elle. Braun-Pivet a récemment ravivé la discussion sur une contribution exceptionnelle des entreprises qui réalisent des « super-profits », des « super-dividendes » ou des « rachats d’actions en masse ». Le MoDem de François Bayrou propose cette idée depuis deux ans lors de chaque révision du budget à l’Assemblée.
Mme Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a exprimé ses réserves concernant l’annonce récente du premier ministre Gabriel Attal concernant une quatrième réforme du système d’assurance-chômage depuis 2017. Elle soutient qu’il est essentiel d’évaluer et d’implémenter efficacement les règles existantes avant d’en introduire de nouvelles. C’était la position qu’elle a définie lors d’une intervention sur Franceinfo le 2 avril, juste avant une séance de questions avec le premier ministre dans l’enceinte de l’hôtel de Lassay, près du Palais-Bourbon.
Comme Sacha Houlié, président de la commission des lois, et Clément Beaune, ancien ministre des transports et député de Paris, tous deux connus pour leur position à l' »aile gauche » du parti au pouvoir, Mme Braun-Pivet s’oppose à une réforme centrée uniquement sur la stabilisation des finances publiques. Elle insiste sur la prudence dans la présentation de ces problématiques, soulignant son scepticisme à l’idée que la réduction de la période d’indemnisation favorise l’emploi.
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