Catégories: Politique
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15 avril 2024 4 h 12 min

« Bras de fer indépendantiste à Nouvelle-Calédonie »

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À 8h pile le samedi 13 avril, une foule dense se masse à Port Moselle, l’un des endroits les plus fréquentés du centre-ville de Nouméa. L’évènement a été organisé par les Loyalistes et Le Rassemblement-Les Républicains, dans le but d’émettre haut et fort à Paris leur souhait de changer les règles électorales pour les élections provinciales, faisant ainsi avancer, selon eux, l’idéal de démocratie.

Depuis 2007, les élections provinciales ont lieu sous conditions, décidant de la composition du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, l’organe législatif. Ils excluent les individus qui sont arrivés après le 8 novembre 1998. Cette restriction politique résulte de l’accord de Nouméa de la même année, visant à donner le privilège aux seuls Calédoniens de décider de l’avenir de l’île, dans la situation particulière de la décolonisation de cet archipel, qui est un territoire français depuis 1853.

La proposition de Gérald Darmanin de revoir la Constitution afin de faire évoluer ces restrictions électorales n’est pas récente, mais l’introduction de la loi constitutionnelle permettant cette évolution, récemment approuvée le 2 avril par le Sénat, a intensifié le clivage entre ceux qui soutiennent l’indépendance et ceux qui s’y opposent.

Une question essentielle

L’Assemblée nationale est désormais en charge de revoir le texte en mai. Chaque côté considère ce sujet comme une question primordiale, ce qui les pousse à multiplier les manifestations pour montrer aux membres du Parlement le bien-fondé ou l’infondé de cette réforme.

Fortifiés par l’importante mobilisation (répertorié comme 20 000 manifestants par le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, mais 35 000 selon les organisateurs), les fidèles leaders Loyalistes et Rassemblement-LR guident la procession en proclamant l’unisson de la France et de la Nouvelle-Calédonie. Tandis qu’ils scandent « On est chez nous », l’hymne national français résonne régulièrement à travers les milliers de marcheurs, majoritairement issus de l’Europe et avancés en âge. La mission se termine en trois courtes heures et les manifestants, invités à rendre leurs pancartes et drapeaux, disparaissent en quelques minutes et retournent à leurs activités de fin de semaine.

Dans une autre partie du centre-ville, le rassemblement indépendantiste continue de gonfler depuis 8 heures, renforcé par un flux constant arrivant de toutes directions, en véhicule, par autobus ou à pied, portant le drapeau Kanak partout en ville. Malgré la suspension de certaines lignes de transport en commun, l’objectif de mobilisation est largement atteint. Selon le centre de coordination des actions sur le terrain, qui regroupe les structures indépendantistes et nationalistes, environ 58 000 personnes sont présentes en fin de matinée (contre 20 000 selon le Haut-commissariat).

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