Même si personne ne l’a clairement énoncé, il n’a pas été possible de trouver un consensus lors des négociations de mardi 9 à mercredi 10 avril entre employeurs et syndicats pour l’établissement d’un « nouveau pacte de travail ». Les discussions avaient débuté il y a trois mois et demi et le dernier projet d’accord, qui avait pour but d’augmenter le nombre de personnes âgées actives, a été critiqué par tous les syndicats de travailleurs. Avant de prendre une décision finale, ces syndicats doivent consulter leurs instances. Cependant, il est probable qu’ils rejettent la proposition des employeurs, à moins d’un rebondissement improbabable.
Cela donne au gouvernement la possibilité de prendre les mesures nécessaires en réponse à la réforme des retraites de 2023, qui repousse l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. Ce revers est important pour la démocratie sociale, et renforce probablement la mauvaise opinion d’Emmanuel Macron sur les organes intermédiaires, qu’il considère comme incapables de proposer des mesures ambitieuses au niveau interprofessionnel.
À l’origine, la fin des négociations était prévue pour le 26 mars, mais les parties ont repoussé l’échéance au lundi 8 puis au mardi 9 avril, dans l’espoir de trouver un compromis. En vérité, les discussions supplémentaires se sont transformées en une bataille de volontés, parsemée de nombreuses interruptions. Au fur et à mesure que les heures passaient, les représentants des employeurs ont modifié le projet d’accord, mais les syndicats l’ont jugé insuffisant.
La CFTC, généralement connue pour sa retenue, a exprimé les commentaires les plus critiques suite à la réunion entre les acteurs sociaux, qui s’est déroulée au siège national du Medef à Paris. Eric Courpotin, secrétaire confédéral du syndicat chrétien, a déclaré, à environ 2 heures du matin face à la presse, que c’était regrettable d’aboutir à un échec. « Le sentiment général parmi toutes les organisations syndicales est qu’une signature n’est pas possible « , a-t-il ajouté, se demandant de manière provocante si l’objectif de l’opposition n’était pas d’obtenir de la main-d’œuvre à bas prix. Jean-François Foucard, son collègue de la CFE-CGC, a également été assez franc. « Les dirigeants avaient annoncé : Nous allons changer de paradigme. Nous attendons encore « , a-t-il moqué, avant de conclure : « C’est une occasion manquée. » Il reste encore 58,67% de cet article à lire, réservé uniquement aux abonnés.
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