Les tentatives de le peindre en tant qu’ancien militant socialiste à peine repenti s’avèrent infructueuses. Les leaders du parti Les Républicains (LR) reconnaissent rapidement que Gabriel Attal a une habilité à s’adresser directement aux électeurs de la droite, qu’ils soient fidèles, actuels ou déçus. Au lieu de discuter de la « désmicardisation » du pays ou de lâcher des discours emphatiques à la manière de Sarkozy, comme « tu casses, tu répares », il a annoncé un durcissement pour les chômeurs lors d’une intervention sur TF1 le 27 mars. Une réduction de la période d’indemnisation de dix-huit à probablement douze mois ainsi qu’une prolongation du temps de travail requis pour bénéficier d’une allocation sont parmi les mesures envisagées, qui semblent indiquer un virage vers la droite et créent des tensions avec l’aile gauche du gouvernement.
Mais les Républicains se retiennent de le soutenir alors qu’ils envisagent une motion de censure contre son administration. Olivier Marleix, leur chef de groupe, l’accuse de « détourner l’attention » face à un déficit public prévu à 5,5 %. « En 2024, le déficit de l’Etat sera de 173 milliards d’euros. En 2024, l’assurance-chômage sera excédentaire de 3 milliards d’euros. Où pensez-vous que le gouvernement propose de faire des efforts ? Transports sanitaires, chômeurs âgés… oui. Train de vie de l’Etat… rien », proteste le député d’Eure-et-Loir.
Cependant, Nicolas Forissier, favorable à la collaboration avec le gouvernement, souligne que les mesures proposées par M. Attal sont similaires à celles soutenues par les Républicains dans le contre-budget d’octobre 2023. « Quel est le but ? S’opposer pour le plaisir de s’opposer ? Nous devrions plutôt noter qu’ils reprennent nos propositions », suggère cet allié de Nicolas Sarkozy.
Selon le document des Républicains, ils proposent un plan d’économie de 6 milliards d’euros. Ils suggèrent également de mettre l’accent sur « l’encouragement du travail ». En ce qui concerne les critères d’admissibilité, les conservateurs suggèrent de les rendre plus stricts, comme le recommande le premier ministre. En ce qui concerne la durée des indemnités, ils proposent un intervalle s’étalant de « six à vingt-quatre mois plutôt que six à trente-six actuellement », afin de s’aligner sur les systèmes allemand et néerlandais. Ils voudraient ainsi cibler une durée d’indemnisation plus longue pour les seniors âgés de plus de 55 ans.
La réduction de la durée d’indemnisation a déjà été soutenue par des personnalités conservatrices. Parmi ceux qui ont déjà défendu cette idée figurent des personnalités telles que Pierre Méhaignerie, Eric Woerth, Jean-François Copé et même le président actuel de LR, Eric Ciotti, lors d’une entrevue avec Le Parisien le 30 septembre 2023. Cependant, cette idée n’est pas majoritaire.
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