Gabriel Attal s’efforce de corriger la situation. Le 4 avril, la lumière du printemps emplit son bureau au premier étage de l’hôtel de Matignon, grâce aux fenêtres grandement ouvertes. Cependant, une ambiance orageuse est palpable. Cette tension est principalement due à la contestation de la réforme de l’assurance-chômage, qu’il a présentée une semaine auparavant. Les critiques fusent de tous côtés, et la gauche accuse notamment le gouvernement de chercher à réaliser des économies à travers ces changements, au détriment des chômeurs.
En outre, des mécontentements se font entendre au sein même de la majorité présidentielle. Par exemple, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et l’ancienne première ministre, désormais députée du Calvados, Elisabeth Borne, s’émeuvent d’une réforme qui va à l’encontre de la précédente mise en place en 2023. Le projet de Gabriel Attal pourrait en effet réduire la durée des allocations alors que le chômage est de nouveau en augmentation. La discussion se fait de plus en plus acerbe. Emmanuel Macron, inquiet, a appelé la veille en conseil des ministres à injecter du « sens » dans le discours de l’action gouvernementale.
Cependant, Gabriel Attal continue de défendre la réforme, affirmant qu’il s’agit d’une « réforme d’activité et de prospérité », et non une mesure de restriction budgétaire. Il affirme que si l’annonce de ce projet coïncide avec la révélation d’un déficit budgétaire insurmontable de 5,5% du PIB, il s’agit d’une simple coïncidence. Selon lui, cette réforme était déjà prévue et faisait partie des engagements qu’il avait fait lors de sa déclaration de politique générale en janvier.
« Je suis entièrement responsable. J’ai été désigné pour prendre des mesures. Une révision de l’assurance-chômage est prévue en 2024 », déclare l’occupant de la Rue de Varenne, qui confirme le soutien de la plupart des parlementaires de son parti. Depuis son entrée à Matignon, Gabriel Attal a rencontré environ 150 représentants de la coalition présidentielle et a de nouveau eu des discussions avec une trentaine de parlementaires de droite mercredi soir, qui lui ont assuré leur soutien.
L’objectif de la réforme est d’atteindre le plein emploi, une quête macroniste, souligne-il. « Nous sommes passés [depuis 2017] d’un taux de chômage de 9,6 % à 7,5 %. Cette réduction historique n’a pas été obtenue par miracle. C’est le résultat de nos réformes, notamment celle de l’assurance-chômage », explique-t-il.
Répondre aux inquiétudes des Français
En réponse à Elisabeth Borne qui loue dans un tweet posté le même matin les avantages de sa précédente réforme contracyclique, le chef du gouvernement signale qu' »il est déterminé à poursuivre dans cette direction tout en modifiant certains paramètres ». Et il souligne que « la Banque de France prévoit une forte croissance économique en 2025, lorsque la réforme sera pleinement mise en œuvre ».
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