Des sources parlementaires à l’Agence France-Presse (AFP) ont informé que les parlementaires du parti Les Républicains (LR) envisagent de mettre en place une commission d’enquête sur « l’augmentation significative de la dette » depuis le début mandat du président Emmanuel Macron. Cette démarche survient dans un climat tendu où les relations entre le gouvernement et les parlementaires sont compliquées, notamment par rapport à l’état des finances publiques.
Olivier Marleix, le président du groupe LR, a abordé la question lors de la conférence des présidents de l’Assemblée qui a eu lieu mardi. Les détails de la mise en place de la commission ont été fournis par une source LR, le groupe LR utiliserait son droit de tirage annuel, qui permet la création d’une telle commission.
Ce que Les Républicains envisagent, c’est une enquête parlementaire pour enquêter sur « les causes de l’augmentation massive de la dette française depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron et comment cela affecte le pouvoir d’achat des Français ».
Selon l’INSEE, le déficit public français s’élevait à 5,5% du PIB en 2023, soit 15,8 milliards d’euros de plus que ce qui avait été prévu. Cependant, le gouvernement insiste sur son objectif de réduire le déficit public à moins de 3% du PIB d’ici 2027. En 2024, des économies de 10 milliards d’euros sont déjà programmées, et une réduction de 20 milliards d’euros est prévue en 2025.
L’état préoccupant des finances publiques et les mesures à prendre sont au cœur d’un bras de fer politique entre le gouvernement et les parlementaires. Ce débat implique aussi la majorité, divisée sur la question des impôts, et notamment ceux sur les grandes fortunes.
Mardi, Gabriel Attal a communiqué aux députés Renaissance qu’une mission serait chargée d’élaborer des propositions « sur la taxation des rentes avant juin ».
Il y a même une menace d’une motion de censure.
Jusqu’à présent, le gouvernement a géré les affaires par décrets, sans utiliser un budget supplémentaire nécessitant l’approbation du Parlement. Cependant, cette stratégie ranime le risque d’une motion de censure qui, si elle est initiée ou soutenue par la droite, aurait une forte probabilité d’être ratifiée.
Eric Ciotti, le leader des Républicains, accuse le gouvernement de « trahir la confiance du public et des représentants nationaux » en proposant un budget l’année dernière marqué d’« insincérité ». Il a donc envoyé une lettre à Gabriel Attal ce vendredi demandant l’introduction d’un budget correctif.
Contrairement aux années passées, Les Républicains n’hésitent plus à créer une ambiance incertaine en évoquant la possibilité d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement sur une question budgétaire. « C’est une éventualité clairement en considération », a confirmé Eric Ciotti. De son côté, le groupe La France Insoumise a annoncé mardi qu’il proposerait une motion de censure spontanée si le gouvernement n’était pas soumis à nouveau à l’appréciation du Parlement via un budget rectificatif.
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