Invitée sur Franceinfo, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, a exprimé des réserves sur la proposition du gouvernement de réduire la durée d’indemnisation du chômage pour économiser de l’argent, mardi 2 avril. Elle insiste sur la nécessité d’évaluer la réforme précédente avant de procéder à toute modification significative.
Braun-Pivet rappelle que l’assurance-chômage a été réformée en 2019, 2022 et 2023 avec la réduction de la durée d’indemnisation. Elle conseille la prudence et la stabilité dans la législation et les règles avant de prendre des décisions importantes sans évaluation préalable de la réforme précédente.
Selon elle, la lutte contre le chômage est un problème plus vaste que simplement réduire la durée d’indemnisation pour inciter les gens à trouver un emploi. La situation, prévient-elle, est malheureusement bien plus complexe.
Braun-Pivet, élue présidente de l’Assemblée nationale en 2022 contre les préférences du président de la République, Emmanuel Macron, a également réitéré sa demande d’une « taxe exceptionnelle » par une augmentation des taxes sur les superprofits ou sur les superdividendes pour générer des revenus supplémentaires, en notant que le déficit public a atteint un record de 5,5% en 2023.
Dans le contexte économique actuel de notre nation, il est nécessaire que tous nos citoyens acceptent de faire un effort. Cependant, cet effort doit être équitablement distribué parmi tous, car c’est une question de justice sociale. Elle a souligné qu’en cas d’augmentation des économies prévues de 10 milliards d’euros pour 2024, le gouvernement devra présenter un budget supplémentaire au Parlement.
La semaine passée, le premier ministre, Gabriel Attal, a exprimé son désir de réviser l’assurance-chômage, en diminuant la durée d’indemnisation pour les chômeurs de « plusieurs mois », actuellement fixée à dix-huit mois pour ceux qui ont moins de 53 ans. Cependant, il n’envisage pas de descendre en dessous de douze mois.
Cependant, pour une telle modification des paramètres de l’assurance-chômage, il n’est pas nécessaire pour le gouvernement de se présenter devant le Parlement. Au contraire, il doit engager une négociation avec les partenaires sociaux par le biais d’une « lettre de cadrage ». En cas d’impasse dans les négociations, le gouvernement a le pouvoir de prendre le relais par décret.
Laisser un commentaire