Suite à un débat animé, Emmanuel Macron avait promis une rencontre avec les agriculteurs en colère « dans trois semaines, chez moi ». Cette promesse avait été prononcée le 24 février, lors de la 60ème édition du Salon de l’Agriculture. Ce fut une journée pleine de bruit et de colère, qui restera gravée dans les mémoires selon le premier ministre, Gabriel Attal.
Les trois semaines se sont écoulées depuis et le calme est de retour dans les fermes. Les blocages routiers ont été levés et « la pression a bien diminué » selon les dires à l’Elysée. Cependant, le président n’a pas encore pu résoudre les problèmes avec le secteur agricole, qui l’avait copieusement huer il y a un mois.
Les agriculteurs ont réussi à obtenir un nombre record de concessions de la part du gouvernement. « En seulement deux mois, nous avons fait plus de progrès que jamais », a déclaré le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, le 28 mars, lors du 78ème congrès annuel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à Dunkerque.
Malgré les 67 mesures que le gouvernement a promises et les compromis obtenu au niveau européen concernant une révision de la politique agricole commune, le secteur agricole continue d’exercer une pression sur l’administration. Une centaine d’agriculteurs ont protesté à Tours et Nîmes le jeudi 28 mars, répondant à l’appel de la FNSEA, des Jeunes Agriculteurs (JA), ainsi que de la Coordination rurale. Le ministre a reçu un accueil « vif » à Dunkerque, avec des militants syndicaux tapant le sol pendant son discours. Marc Fesneau a estimé à la fin du congrès que le secteur reste très sensible, malgré un niveau de mécontentement qui n’est pas encore parvenu à la colère.
Arnaud Rousseau, à la tête de la FNSEA, a interpellé le président dans son discours de clôture. Il a souligné que le président hésite à honorer son rendez-vous promis au Salon de l’agriculture, jugeant que la situation n’est pas encore assez mûre. Il a donc questionné directement l’ambition du président.
Au terme de sa confrontation avec les leaders syndicaux lors du Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron leur avait suggéré de « convenir sur quatre ou cinq objectifs ou exigences majeures », tandis qu’une compilation de 120 requêtes avait été dressée suite aux démonstrations de protestation. Une condition préliminaire qui, selon le président, n’était pas satisfaite la semaine dernière, ce qui a conduit à un report de la réunion. Emmanuel Macron accueillera les syndicats « lorsque tous les efforts déployés par le gouvernement permettront au chef de l’Etat de clore cette période », a annoncé l’Elysée le 18 mars.
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