La chute attendue du déficit public à 5,5 % en 2023 a soulevé des inquiétudes chez Claude Raynal, sénateur socialiste de Haute-Garonne. La baisse de croissance et des revenus fiscaux, qualifiée de « très sérieuse et sans précédent en dehors des crises » par le sénateur, place la France dans une impasse budgétaire. Raynal avertit que le gouvernement pourrait être contraint de reconnaître des erreurs et de reconsidérer la question des revenus fiscaux.
Le débat sur l’opportunité de taxer les superprofits a attiré l’attention à gauche. Lors d’une rencontre tenue le mardi 26 mars, Christine Pirès Beaune, députée socialiste du Puy-de-Dôme, a salué la position de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui a appelé à reconsidérer toutes les options et à envisager des revenus exceptionnels. Pirès Beaune a prévenu que le gouvernement devra travailler dur et ne sera pas à l’abri d’une motion de censure en cas de loi de finances rectificative, sauf s’ils choisissent de gouverner par décret et ordonnance.
Dans l’univers politique français, un certain niveau d’optimisme règne au sein du parti La France Insoumise (LFI). Eric Coquerel, le président LFI de la commission des finances à l’Assemblée Nationale, a exprimé son intention de travailler plus étroitement avec les courants progressistes qui soutiennent l’idée d’une imposition temporaire sur les superprofits. Lors d’une conférence de presse mardi, il a soutenu qu’une majorité à l’Assemblée serait favorable à l’adoption de tels dispositifs, malgré l’opposition potentielle de Bruno Le Maire, le ministre de l’économie. Il a également admis que la réduction du déficit n’était pas une priorité à leurs yeux. Cependant, la situation financière actuelle et la possibilité d’empiéter sur les dépenses sociales, donnent à la gauche une opportunité de lancer leurs critiques.
Différentes voix se sont exprimées sur le sujet, certaines d’entre elles avec des commentaires percutants. Par exemple, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, a critiqué le gouvernement qu’il a qualifié d' »escrocs en col blanc » lors d’une apparition sur TF1. Il y a aussi Marine Tondelier, le leader des Verts, qui a déclaré sur Franceinfo que si l’on imposait des taxes sur les superprofits, on pourrait mettre fin aux pressions fiscales sur les citoyens français et mieux protéger l’environnement. De plus, sur son blog, Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a ressuscité une querelle qui date de 2022 avec Bruno Le Maire, qu’il appelle « Bruno Pinocchio ». Mélenchon accuse Le Maire de vouloir augmenter la TVA, qu’il considère comme l’impôt le plus injuste, payé de manière équivalente par les riches et les pauvres. Cette accusation est basée sur un passage du dernier livre de Le Maire, La Voie française.
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