Marine Le Pen, son père, Jean-Marie Le Pen, et vingt-cinq autres membres du Rassemblement national (RN) seront comparus devant le tribunal correctionnel de Paris du 30 septembre au 27 novembre. Cette information a été révélée mercredi 27 mars, représentant un défi majeur pour le parti d’extrême droite avant les élections européennes approchantes.
Le tribunal suspecte que le RN a établi un système de détournement de fonds, délibérément et collectivement, entre 2004 et 2016. Ce système aurait scandaleusement détourné les allocations mensuelles de 21 000 euros de l’Union européenne, qui devaient servir à la rémunération des assistants parlementaires. Ces assistants auraient en fait travaillé pour le RN, permettant au parti d’économiser une somme importante de salaires.
Marine Le Pen, qui a constamment nié ces allégations, est prévue pour comparaître pour détournement de fonds publics et complicité. Le 3 juillet, après consultation des experts, le tribunal évaluera si Jean-Marie Le Pen, 95 ans, est apte à préparer sa défense et à participer au procès. Selon son avocat, François Wagner, M. Le Pen a des difficultés à se déplacer et son état de santé est gravement détérioré. Comme sa fille, il est poursuivi pour détournement de fonds publics et complicité. Si les experts jugent M. Le Pen incapable de comparaître, Marie-Caroline Le Pen, sa fille, le représentera.
D’autres accusés incluent le maire de Perpignan, Louis Aliot, l’ancien vice-chef du parti, Bruno Gollnisch, le vice-président de Reconquête !, Nicolas Bay, l’ancien trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, et le député et porte-parole du RN, Julien Odoul.
Au total, onze eurodéputés élus sous la bannière du FN, douze de leurs assistants parlementaires et quatre membres du personnel du parti doivent faire face à la justice. L’affaire a été révélée en 2015 suite à un signalement anonyme auprès du Parlement européen. Rapidement, celui-ci a identifié que vingt des quatre-vingts employés du Front national mentionnés dans son organigramme étaient également des assistants parlementaires du parti. En conséquence, le Parlement européen alerte l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) et la justice française, qui déclenche une enquête préliminaire le 15 décembre 2016.
Marine Le Pen a été inculpée en juin 2017 pour « abus de confiance » et « complicité », des accusations ensuite requalifiées en « détournement de fonds publics ».
En 2018, le Parlement européen, en tant que partie plaignante, a évalué son préjudice à 6,8 millions d’euros pour la période 2009-2017.
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