À partir du 3 avril, Gabriel Attal se présentera seul pour répondre à la représentation nationale, plus précisément lors de la séance des questions au gouvernement chaque mercredi. Cette nouveauté survient cinquante ans après la mise en place des « QAG » par l’ex-président Valéry Giscard d’Estaing. Le compromis a été conclu le mardi 26 mars par les leaders de différents groupes politiques, sous l’influence de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale (Renaissance), pour tester cette nouvelle approche pendant cinq semaines.
Durant une séance de 45 minutes, Gabriel Attal aura à répondre à dix questions formulées par les députés, soit une de chaque groupe, chacune durant deux minutes. L’objectif de cette nouvelle version est de stimuler l’intérêt pour les QAG, comme l’expliquent les proches de Braun-Pivet, à l’origine de ce changement.
En novembre 2023, le format avait déjà évolué avec deux séances hebdomadaires, l’une le mardi durant 75 minutes et l’autre le mercredi de 45 minutes, en remplacement d’une unique séance plus longue de deux heures le mardi.
Cependant, cette nouvelle méthode n’a pas fait l’unanimité. En effet, les quatre groupes de gauche – soit les « insoumis », écologistes, socialistes et communistes – ont exprimé leur opposition, voyant en cela un surplus de podium pour le Premier ministre. « Je crains que cela se transforme en un show d’Attal », déclare Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Europe Ecologie- Les Verts. Boris Vallaud du groupe PS n’a pas non plus soutenu ce nouveau format, reprochant la limitation du pouvoir des députés.
Surprenant pour certains, le MoDem ainsi que Horizons se sont exprimés contre cet exercice unique, inspiré de ce qui se fait à la Chambre des Communes au Royaume-Uni. Selon Jean-Paul Mattei, à la tête du groupe MoDem, l’exercice reflète une perspective très « hiérarchisée » du pouvoir qui restreint les capacités des représentants à questionner les ministres, qui sont pourtant les mieux placés pour fournir une réponse précise. « Même s’il est doué, Gabriel Attal ne sera pas capable de répondre à tout », note le représentant des Pyrénées-Atlantiques.
Des incertitudes qui se retrouvent même parmi les alliés de la majorité. « Je ne suis pas convaincu que cela soit la responsabilité du premier ministre de répondre aux questions les plus techniques », admet Marc Ferracci, vice-président du groupe Renaissance. « L’idée est que la session soit principalement politique. Si les représentants l’utilisent pour poser des questions extrêmement techniques, cela ne servira à rien », accepte Sylvain Maillard, chef du groupe Renaissance.
Concentration extrême de la communication gouvernementale
Il reste encore 44.67% de l’article à lire. Le reste est réservé pour les abonnés.
Laisser un commentaire