×
google news

Assemblée nationale examine ingérences étrangères

Cela faisait longtemps que le Parlement n’avait pas consacré autant d’efforts à la question des menaces externes et à la défense du pays depuis le passage de la première loi sur le renseignement en 2015. La proposition de loi contre les ingérences étrangères, portée par Sacha Houlié, président de la commission des lois de la Renaissance, a commencé à être examinée par l’Assemblée nationale le mardi 26 mars. Ces débats ont été ponctués d’échanges animés entre la majorité, le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI), en gardant à l’esprit la campagne actuelle pour les élections européennes de juin.

L’examen de cette proposition de loi se déroule dans un contexte unique, suite à de nombreuses allégations émanant de l’équipe Macron contre le RN sur les liens étroits entre le parti de Marine Le Pen et la Russie. Début 2023, Emmanuel Macron a prévenu que « la guerre ne se déclare plus, elle se mène de manière sournoise et discrète, elle est hybride ».

Le Parlement a pris l’initiative de s’attaquer, pour la première fois, à un texte concernant le renseignement, qui était auparavant une compétence exclusive du pouvoir exécutif. Toutefois, cette autonomie est relative, car M. Houlié agit en tant que porte-parole fidèle des attentes des services de renseignement et limite ses ambitions en matière d’ingérences externes à quatre petits articles. Pourtant, ce sujet représentait une grande partie du rapport annuel 2023 de la délégation parlementaire au renseignement dont il était alors président.

Selon M. Houlié, l’objectif du texte est d’utiliser la technologie pour détecter les tentatives d’interférence sur une période d’essai de quatre ans. Jean-Noël Barrot, le ministre délégué à l’Europe, a félicité cette loi, la considérant comme une « étape importante » pour combattre « l’ignorance de nos sociétés démocratiques ». La loi considère comme un acte d’interférence « l’action délibérée d’un individu ou d’une entité agissant au nom d’un état étranger » contre les intérêts fondamentaux de la nation, les systèmes d’information ou l’intégrité des élections.

Les législateurs ont adopté, mardi, la mise en place d’un « registre » qui gardera le compte des « mandataires agissant pour un mandataire étranger » qui devront se faire recenser auprès de l’Autorité Supérieure pour la transparence de la vie publique (HATVP). Ceux qui sont inculpés pour tentative d’influence sur la décision publique ou l’opinion publique peuvent être punis par trois ans de prison et une amende de 45 000 euros, ainsi que l’expulsion. Pour les entités, la loi stipule une amende de 225 000 euros et, notamment, l’exclusion des marchés publics.

Le reste de l’article est réservé aux abonnés, soit plus de 48.33% du contenu total.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 10
Politique

RN affiche impuissance à l’Assemblée

1 novembre 2024
« Mesdames et Messieurs, que sommes-nous en train de faire en ce moment ? Une question qui s'est posée pour beaucoup de membres du parlement lors des échanges du jeudi…
example 2100
Politique

Budget 2025 : amendements fragiles

31 octobre 2024
Depuis une dizaine de jours, les débats sur le budget ont commencé et le déroulement reste inchangé. Les auteurs des amendements sont fiers de chaque adoption, soutenant que le budget…
example 2093
Politique

Dirigeants CGT-Agroalimentaire condamnés sursis

31 octobre 2024
La CGT est dans une situation défavorable suite à une condamnation de sept responsables et anciens dirigeants de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (FNAF). Le 31 octobre, la 15e…
example 2081
Politique

Paris limite trafic hypercentre lundi

31 octobre 2024
L'administration municipale de Paris a émis une directive le jeudi 31 octobre instituant une Zone À Trafic Limité (ZTL) au centre de Paris, bloquant l'accès aux véhicules qui passeraient simplement…