Le bruit des sifflets de gabier résonne ce mercredi 20 mars alors que le cercueil de l’amiral Philippe de Gaulle quitte la cathédrale Saint-Louis à Paris, où les funérailles privées ont eu lieu, pour entrer dans la Cour d’honneur des Invalides. L’actuel président, Emmanuel Macron, s’approche avec un pas sérieux pour rendre hommage à ce fils d’un général disparu entre la nuit du 12 et 13 mars à l’âge impressionnant de 102 ans.
Sous un soleil de printemps, le président participe à sa 24e cérémonie de ce type depuis son entrée en fonction en 2017. « Le temps affecte chacun de nous, et nous vivons une époque où les grandes figures du XXe et du début du XXIe siècle commencent à nous quitter », exprime-t-on à l’Elysée.
Après avoir honoré Jacques Delors, Robert Badinter, et Jean-Paul Belmondo, Macron rend hommage à la mémoire héroïque et militaire de Philippe de Gaulle, le gardien de l’héritage de son père.
Au milieu de l’assistance se trouve Marine Le Pen. « La mort de Philippe de Gaulle, mon père, n’est pas une triste réalité. C’est un appel à avancer, à continuer de lutter pour que la France, notre beau et chère pays, vive, même si cela semble grandiloquent, » déclare ému Yves de Gaulle, l’un des quatre fils de l’amiral et petit-fils du Général, devant un groupe restreint de journalistes.
Marine Le Pen, la dirigeante de l’extrême droite, se glisse dans la foule. Ignorant délibérément l’historique de son parti, qui a été fondé par un ex-membre de Waffen-SS, elle s’est fait un point d’honneur d’être présente. Selon elle, le fait que Jean-Marie Le Pen a une fois de plus dépeint Charles de Gaulle comme « une terrible source de douleur pour la France » dans le premier volume de ses mémoires (Fils de la nation, éditions Muller) publié en 2018, n’a pas d’importance.
La porte-parole du Rassemblement National (RN) ne montre aucune réaction lorsque le président rappelle le passé héroïque du résistant : le 18 juin 1940, Philippe de Gaulle, alors âgé de 18 ans, rejoint Portsmouth, sur ces côtes britanniques, pour soutenir les Forces françaises libres.
Des guerriers réunis « dans un refus commun de « l’étrange défaite », condamnant comme lui, ce qu’il appellera toujours « l’abominable armistice », restant debout alors que tous se courbaient », tonne Emmanuel Macron depuis la place d’armes. « Lutter plutôt que subir », continue-t-il.
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