La mention « non fait maison » ne sera finalement pas ajoutée sur les cartes et menus des restaurants français. Une proposition en ce sens, déposée par le groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, a été retirée le mardi 19 mars, à la suite d’appels des professionnels pour la rédaction d’un autre texte.
La ministre Olivia Grégoire, en charge des entreprises, du tourisme et de la consommation, a noté qu’elle trouvait ce retrait dommage, étant donné l’ambition louable de transparence vis-à-vis des consommateurs qu’elle contenait. En début d’année, une proposition similaire avait également été retirée. Celle-ci visait à instaurer une transparence sur la préparation des plats servis en restauration.
Néanmoins, la ministre se dit prête à reprendre les travaux avec les parlementaires sur ce sujet, si ceux-ci le souhaitent. Elle avait en effet déjà appelé à ce que soit indiqué sur les cartes des 175 000 restaurants de France chaque plat « non fait maison » en octobre 2023.
Ce retrait de proposition de loi a été accueilli avec « satisfaction » par les deux plus grands syndicats patronaux de l’hôtellerie-restauration, le Groupement des hôtelleries et restauration de France et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Dans un communiqué cosigné avec la Confédération générale de l’alimentation en détail et l’organisation des artisans des métiers de bouche, ils ont précisé qu’ils refusaient de voir apparaître une mention négative sur leur carte ou tout autre support.
Des professionnels ont proposé l’instauration d’un dispositif d’affichage distinctif, uniformisé et obligatoire qui aidera les consommateurs à distinguer les mets « faits maison » de ceux qui ne le sont pas et qui sont préparés à partir d’ingrédients industriels. Richard Ramos, un parlementaire MoDem dévoué à la question alimentaire, a exprimé sa déception suite au retrait de la proposition de loi, la qualifiant de « mauvaise nouvelle ». « Les lobbyistes ont triomphé », a-t-il dit mardi matin sur TF1, faisant référence aux fabricants de produits préparés et aux deux syndicats de restauration qui ont capitulé devant ces industriels. Toutefois, il a affirmé qu’il réintroduira lui-même cette proposition de loi.
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