Alexandre Vincendet, familier avec l’histoire politique française de la droite, a été exclu du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale le 6 mars pour sa proximité avec Edouard Philippe, suite à ce qu’il décrit comme une « procédure digne de Moscou ». Pour justifier sa position, le député du Rhône cite des figures historiques bien connues du Rassemblement pour la République. Il rappelle la candidature indépendante d’Edouard Balladur en 1995 contre Jacques Chirac et mentionne également Philippe Séguin et Charles Pasqua, qui ont défendu le non au traité de Maastricht en 1992, allant à l’encontre la politique du parti.
« Il existe toujours des divergences d’opinion à droite, des préférences pour un candidat ou un autre, et pourtant personne n’était exclu », déclare le député de 40 ans avant de faire appel le mardi 19 mars devant ses pairs. Ou ses ex-collègues plutôt. En effet, son expulsion, dont les rumeurs circulaient depuis des mois, semble sur le point d’être validée ce mardi, à moins d’un retournement de situation imprévu.
Malgré cette perspective, Alexandre Vincendet n’a pas l’intention de quitter silencieusement la scène. Une telle attitude n’est pas étrangère à cet allié de Jean-François Copé. Il a déclaré avoir eu des discussions récentes avec Xavier Bertrand et Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence. Bertrand a exprimé ses regrets sur son expulsion lors d’une interview au Parisien samedi et Sarkozy devrait le rencontrer bientôt.
Le député insiste que si son exclusion est confirmée, cela va instaurer un précédent. Selon lui, c’est la première fois qu’une personne est évincée simplement parce qu’elle ne convient pas au leader du parti. Même les « réfractaires » n’ont pas l’audace de renvoyer ceux qui critiquent Mélenchon. L’élu du Rhône à l’échelle républicaine, c’est comme si Jean-Luc Mélenchon était Laurent Wauquiez. Il indique que bien que la procédure d’exclusion ait été initiée par le chef de groupe, Olivier Marleix, les directives seraient issues directement du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes – une affirmation que l’un de ses collaborateurs conteste.
Suivant les pas de Nicolas Sarkozy, Alexandre Vincendet appelle à la réconciliation entre LR et la majorité. Il exprime principalement sa préférence pour Edouard Philippe en vue de l’élection présidentielle de 2027. Le député du Rhône se prépare à assister à une réunion publique du parti Horizons à Bourg-en-Bresse le 21 mars. Son image figure même sur l’affiche de la réunion, ce qui a été la goutte d’eau pour Olivier Marleix qui déclare: « En 2022, lorsqu’il a rejoint notre groupe, il m’a expliqué que le soutien d'[Edouard] Philippe pendant sa campagne législative était une tactique pour vaincre le candidat Renaissance. Cependant, depuis un an et demi, tous ses actions sont en faveur d’Edouard Philippe. Nous alignons sa position avec ses choix. »
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